Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France avec une fortune évaluée à plus de 23 milliards de dollars, vient de faire son entrée au conseil de surveillance d'un groupe de la grande distribution, Carrefour, qui possède également les enseignes Champion, Shopi, Proxi, Huit à 8 et Ed.

Le groupe de l'industrie de luxe qu'Arnault dirige déjà, LVMH, ayant doublé son bénéfice en cinq ans, il veut, a-t-il proclamé, qu'il en soit de même pour Carrefour " C'est l'objectif qu'on a fixé à l'équipe dirigeante ".

Peu importe à B. Arnault la manière dont cette rentabilité sera obtenue. Quelles pressions supplémentaires et quelle baisse de pouvoir d'achat cela entraînera pour les travailleurs de Carrefour, et quelle augmentation des prix pour les consommateurs ? Cette basse besogne est laissée à l'équipe dirigeante du groupe Carrefour.

Une chose est certaine, c'est que le gouvernement lui donnera les coups de pouce nécessaires. Dans son projet de loi dite de " modernisation de l'économie ", dont les ministres prétendent qu'il vise à limiter la hausse des prix, voire à les faire baisser, il est prévu de faciliter l'implantation de nouveaux supermarchés, pour favoriser, nous dit-on, la concurrence. Or, le développement spectaculaire des supermarchés ces dernières années n'a pas protégé les consommateurs des hausses de prix, bien au contraire, Carrefour a d'ailleurs annoncé en mars dernier qu'il prévoyait de nouvelles hausses de 3 à 4 % dans les mois à venir, s'ajoutant aux augmentations déjà enregistrées. Les bénéfices du groupe Carrefour sont passés de 1,37 milliard d'euros en 2002 à 2,29 milliards en 2008.

Bernard Arnault, au parfum de ces chiffres et des projets du gouvernement, a reniflé l'aubaine. Mais cela sent mauvais pour les consommateurs.