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- Lutte ouvrière n°2075
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Leur société
Le 22 mai, tous ensemble pour les retraites !
Les cinq confédérations CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC, auxquelles se sont joints notamment la FSU, l'UNSA et Solidaires, appellent à une journée d'actions et de manifestations le 22 mai pour la défense du système des retraites.
À l'heure où le gouvernement annonce une nouvelle étape dans la remise en cause des retraites, avec le passage à quarante et un ans de cotisation pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein, à l'heure où le patronat réclame que l'âge légal de la retraite soit repoussé au-delà de soixante ans, il est en effet nécessaire que le monde du travail se fasse entendre.
Tout le monde sait qu'accroître le nombre d'années de cotisation pour toucher une retraite complète signifie surtout réduire de façon hypocrite le montant des pensions. Or ce montant est déjà scandaleusement faible pour les bas salaires, sans parler de ceux qui ne disposent que des 628 euros mensuels du minimum vieillesse. Allonger la durée des cotisations, cela signifie aussi repousser de fait l'âge du départ en retraite car, avec les difficultés à trouver un emploi stable et les périodes de chômage, peu de salariés arrivés à l'âge de soixante ans pourront totaliser quarante et un ans de cotisations.
Tout cela n'a rien d'inéluctable, comme voudraient nous le faire avaler le gouvernement, le patronat et les journalistes tout dévoués à leur cause. L'allongement de la durée de vie et l'augmentation du nombre des retraités ne menacent nullement l'équilibre des régimes de retraite. Ce sont le chômage, les bas salaires et les charges indues que le gouvernement impose aux caisses de retraite qui plombent leurs comptes. Sans parler des revenus qui, comme les stock-options, échappent aux cotisations, ce qui représente pour la seule Caisse nationale d'assurance vieillesse un manque à gagner d'environ 4 milliards par an... soit l'équivalent du prétendu déficit des régimes de retraite.
Alors que les profits des patrons et des actionnaires ne cessent de progresser, les salariés n'ont aucune raison d'accepter ces remises en cause du droit à une retraite décente.
Une journée d'actions et de manifestations ne suffira pas à faire reculer le gouvernement et les patrons, mais le succès de la journée du 22 mai peut être une première étape.