Le voyageur qui part de l'aéroport de Roissy peut penser que toutes les personnes en uniforme, stationnées aux postes de passage qui permettent d'accéder aux avions, dépendent directement des autorités aéroportuaires. Il n'en est rien. Ce sont des salariés d'entreprises privées sous-traitantes d'Aéroports de Paris ou des compagnies aériennes, chargés d'assurer la sûreté des vols pour un salaire avoisinant le smic, avec des conditions de travail si insupportables que récemment la coupe était pleine et la colère a débordé.

ICTS est l'une des principales entreprises de sûreté de Roissy (environ 1 600 personnes), chargée, entre autres, de la fouille et du contrôle des passagers et de leurs bagages. Jeudi 24 avril, il y avait un appel à la grève, le personnel de Roissy, d'Orly, Nice et Toulouse réclamant l'augmentation des salaires, dont l'indemnité kilométrique, la prime de panier et le ticket restaurant, l'amélioration des conditions de travail, qui ne cessent de se dégrader avec l'augmentation du nombre de vols et le manque d'effectifs.

Pendant trois jours, nous avons sillonné les terminaux de l'aéroport de Roissy pour dénoncer nos conditions de vie et de travail, interpellant les responsables à plusieurs reprises.

Cette grève de 200 salariés déterminés et en colère n'a pas réussi à s'étendre ni à faire céder la direction (sauf sur certaines conditions de travail) mais nous ne regrettons rien, car l'attitude de la direction nous a montré que la grève est bien le seul moyen de la faire changer d'attitude !