Mardi 8 avril, au lycée Darius-Milhaud de Villejuif - Kremlin-Bicêtre, les lycéens manifestaient comme partout leur inquiétude face au projet de suppression de 11 000 postes dans l'Éducation nationale. Le blocus se déroulait dans le calme, jusqu'à la venue de la police appelée par la proviseur du lycée. La situation a vite dégénéré et les cow-boys de la BAC ont appelé le renfort de la cavalerie, c'est-à-dire les CRS. La police a alors bouclé le quartier et montré sa violence en tirant au flash-ball : résultat, une lycéenne blessée.

Ensuite les policiers en civil ont arrêté les lycéens qui tentaient de calmer le jeu ou qui refluaient. Les casseurs qui lançaient des pierres et des pétards indistinctement sur les manifestants et les policiers n'ont pas été le moins du monde inquiétés.

Ce scénario s'est reproduit deux jours de suite et, le mercredi, on comptait 13 lycéens arrêtés, avec des arrestations violentes, accompagnées d'insultes et d'humiliations. Plusieurs lycéens mineurs ont passé la nuit au poste et ont même subi un prélèvement d'ADN ! Les parents n'ont même pas été prévenus et c'est souvent les amis qui ont donné l'alerte. Après un transfert à Créteil, les jeunes sont passés dès le lendemain matin devant un juge qui a renvoyé le procès en septembre pour juger de « violence aggravée sur forces de l'ordre ». Les jours suivants, les policiers ont intimidé les lycéens inculpés qui retournaient au lycée : « Dans les jours à venir vous serez notre cible n°1 » !

Dès le 11 avril, les parents d'élèves ont décidé de créer un comité de soutien aux lycéens, pour organiser la riposte face à cette police se croyant tout permis. Il a reçu le soutien des syndicats enseignants du lycée, du syndicat de parents d'élèves FCPE et de la municipalité. Jeudi 17 avril, un rassemblement avait lieu devant le lycée avec les élus locaux, pour protester contre les violences policières. Une pétition réclamant l'arrêt des poursuites judiciaires est largement signée dans toute la ville et sur le site FCPE du Val-de-Marne.

Cette tactique d'intimidation est bien connue, mais la mobilisation lycéenne n'a pas faibli ; et les vacances en région parisienne seront seulement une pause.