Rapport Larcher sur les hôpitaux : Le désert sanitaire programmé18/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2072.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport Larcher sur les hôpitaux : Le désert sanitaire programmé

Sarkozy et son gouvernement ont mis en route la machine à fermer des centaines de services hospitaliers à travers tout le pays. Jeudi 10 avril était rendu public le rapport du sénateur UMP Larcher, ex-secrétaire d'État au Travail, qui préconise des économies radicales sur l'ensemble des hôpitaux publics. Jeudi 17 avril, en déplacement à l'hôpital de Neufchâteau dans les Vosges, Sarkozy devrait annoncer toutes les " mesures positives ", comme il les a déjà qualifiées, contenues dans ce rapport et qu'il reprend à son compte pour les mettre immédiatement en application.

Le rapport Larcher a défini sa morale : " Un hôpital efficace est un hôpital qui coûte moins cher ", et un objectif générique : " La maîtrise médico-économique des dépenses ". Mais il entend par là les dépenses de l'hôpital public. En revanche, il annonce qu'il veut développer une " plus grande porosité " entre les hôpitaux publics et les cliniques privées. Les activités rémunératrices, principalement chirurgicales, au privé, et les dépenses vitales pour la santé publique, comme les urgences, la médecine, les dépistages et la prévention, etc., financièrement non rentables, seraient laissées au public avec des crédits de plus en plus réduits.

Comme toujours, les gouvernants enrobent leurs attaques sous un verbiage convenu : " Modernisation, meilleure efficacité, regroupement pour une meilleure médecine ". Le rapport recommande la création de " communautés hospitalières de territoire ", à terme qu'un seul véritable hôpital, par département, possédant un bloc opératoire, une maternité et un service d'accueil d'urgence.

Pour tenter de calmer la fronde qui s'est développée dès l'annonce de ce rapport, la ministre de la Santé, Bachelot, a déclaré qu'il n'y aurait ni " fermeture d'hôpitaux " ni " carte sanitaire ", mais seulement des " incitations financières ". Mais de qui se moque-t-elle ?

Les hôpitaux publics du pays sont tous en voie d'asphyxie, contraints de couper les effectifs, de fermer les lits, de restreindre les dépenses de médicaments et de matériel médical, à cause " des incitations financières " promulguées par les différents gouvernements. L'introduction du paiement à l'acte favorise outrageusement les cliniques privées et met à plat les finances des hôpitaux publics. Et, après avoir fait disparaître, par le bais des " décisions financières ", maternité, bloc chirurgical, médecins anesthésistes et spécialisés et infirmières, la ministre annonce que les collectivités locales qui voudront garder un hôpital ouvert, le pourront.

La seule motivation du gouvernement est de réaliser, comme il l'a annoncé, cinq milliards d'économies sur les comptes de la Sécurité sociale, qui seule finance les hôpitaux. Ces économies n'ont qu'un objectif : permettre de faire encore plus de cadeaux aux plus riches et au patronat, par exemple sous la forme de nouveaux dégrèvements de cotisations sociales.

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