Lundi 7 avril, à l'appel d'une intersyndicale, les établissements d'accueil de la petite enfance à Paris étaient en grève contre les sous-effectifs.

Des grèves avaient déjà eu lieu il y a deux ans pour les mêmes raisons. Car le " ratio " national décidé en 1946, de un adulte pour 6,5 enfants, déjà très insuffisant, n'est pas respecté à tous les moments de la journée, en particulier le matin et le soir, ainsi qu'à l'heure du repas.

En 2006, la réponse de la municipalité avait été l'embauche, par ailleurs en nombre insignifiant, d'agents moins qualifiés. Elle prétextait un manque d'auxiliaires de puériculture en région parisienne.

Depuis, l'équipe de Delanoë a continué à ouvrir de nouvelles structures d'accueil pour les tout-petits, mais avec très peu de personnel. Car si la Ville de Paris embauche chaque année un millier d'auxiliaires de puériculture, elle n'arrive pas à les fidéliser : près de 800 agents quittent l'administration parisienne chaque année, en particulier faute de logements sur place.

Pour remédier à ces difficultés de recrutement, la municipalité a donc " redéployé " le personnel. Auparavant, certaines situations particulières, comme les soins à donner à un enfant handicapé, ou bien la présence d'escaliers obligeant le personnel à porter les enfants, pouvaient justifier l'affectation d'un adulte en supplément. Tous ces accords ont été remis en cause. Les mutations et les détachements sont également bloqués. Alors, à l'annonce que l'équipe de Delanoë, réélue, s'engageait à ouvrir 4 500 nouvelles places d'accueil, l'inquiétude a gagné le personnel car le problème du manque d'effectifs n'est évidemment pas réglé.

Plus de 200 établissements sur 430 étaient totalement ou partiellement fermés lundi 7 avril. À l'assemblée générale du matin, les syndicats ont estimé que deux ou trois embauches supplémentaires par crèche seraient nécessaires. Cette revendication a été approuvée et près de 750 grévistes ont accompagné les représentants du personnel à la Direction des familles et de la petite enfance où ils devaient être reçus.

La proposition de l'administration a été l'embauche de 172 agents et la généralisation du recours à des entreprises privées de nettoyage. Cela n'a rien à voir avec ce que nous demandions.

L'action va donc continuer. Samedi 12 avril un rassemblement a eu lieu sur le parvis de l'Hôtel de Ville, avec le soutien des parents, et jeudi 17 avril une nouvelle journée de grève et de manifestations était prévue.

Il faudra bien que l'administration nous entende !