Les mesures d'économies du gouvernement : Restrictions généralisées pour les salariés11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les mesures d'économies du gouvernement : Restrictions généralisées pour les salariés

Sept milliards de coupes budgétaires sur trois ans ont été officialisés le mercredi 2 avril par Sarkozy et son ministre du Budget, Woerth. Dès le lendemain, le même ministre annonçait qu'il faudrait cinq milliards " d'économies " budgétaires supplémentaires. Puis, quelques heures plus tard, il ajoutait encore cinq milliards d'économies, sur le seul budget de la Sécurité sociale cette fois. L'économie était aussitôt confirmée par la ministre de la Santé qui, une fois encore, veut s'en prendre aux remboursements de médicaments, à divers soins et aux arrêts de travail. On en était déjà à 17 milliards d'économies sur trois ans et ce n'était pas fini puisque, le lundi 7 avril, Woerth annonçait que ce sont dix milliards d'euros par an d'économies sur les finances publiques que le gouvernement entendait réaliser, soit un total de trente milliards d'euros sur trois ans. En moins d'une semaine, les coupes budgétaires annoncées ont augmenté de 450 % !

Derrière les propos de ce ministre, jonglant ainsi avec les milliards, il y a une remise en cause de tout ce qui pourrait être utile à la grande masse de la population dans les budgets publics. Il y a des dizaines de milliers d'emplois supprimés avec, en première ligne, l'enseignement mais aussi la santé. Il y a des coupes prévues dans le logement, dans les équipements publics. Les aides à l'emploi qui bénéficient aux salariés vont aussi être réduites.

Ce sont les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les handicapés, toutes les classes populaires qui sont ainsi visées pour, proclament en choeur président et ministres, " combler le déficit de l'État " ! Mais c'est là un mensonge et une escroquerie. Ce qui creuse le déficit de l'État, ce ne sont pas les secteurs cités. Ce déficit est le résultat du pillage en règle des finances publiques au profit du patronat et des classes riches. Et rien n'annonce que cela va cesser, bien au contraire.

Un rapport gouvernemental commandé en 2006 par Villepin avait établi qu'au moins 65 milliards d'euros d'aides publiques étaient offerts chaque année aux entreprises, sans autre résultat que celui d'enrichir les actionnaires. En fait, ce sont au moins 100 milliards d'euros qui leur ont été donnés en cadeaux, en particulier à ceux des plus grandes entreprises du pays. En plus de ces cadeaux inutiles qui creusent le déficit des caisses de l'État, le trou s'agrandit encore avec la diminution des rentrées fiscales qui ne profite qu'aux plus riches. Voilà d'où viennent près de 42 milliards du déficit budgétaire prévu pour l'année 2008.

Quant au trou de la Sécurité sociale, qu'on annonce à 9 milliards, il suffirait de supprimer les dégrèvements de cotisations sociales au bénéfice des entreprises, qui devraient se monter à 27 milliards d'euros en 2007, pour le faire disparaître.

Mais ce gouvernement ne va ni supprimer les aides multiformes aux entreprises pour combler le trou du budget, ni supprimer les dégrèvements de cotisations sociales aux patrons pour supprimer le déficit de la Sécurité sociale. Il va au contraire continuer à faire cadeaux sur cadeaux aux possédants et, pour ce faire, continuer à dégrader les équipements publics, à supprimer en masse les emplois publics dans ces services utiles à population.

Et il va même approfondir ce " trou ", en faisant que l'État se porte garant des spéculations financières de la classe capitaliste. Rien d'étonnant après cela que le patronat ait félicité et encouragé le gouvernement pour son plan de restrictions budgétaires.

Alors, il n'y a aucune raison que le gouvernement s'en prenne ainsi aux classes populaires pour garantir la richesse d'une classe possédante de plus en plus parasitaire.

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