General Motors - Strasbourg : Des licenciements pour les profits11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Des licenciements pour les profits

Depuis le 10 mars les salariés de l'usine GM de Strasbourg, où sont fabriquées des boîtes de vitesse automatiques pour les États-Unis et BMW, savent de façon officielle que la direction veut supprimer168 postes. Ces suppressions de postes font partie des 5 400 annoncées dans les usines du groupe en Europe.

À vrai dire cette annonce n'a surpris personne dans l'usine. Depuis le mois de septembre 2007, la direction a fait partir une quarantaine de cadres et techniciens. Selon une liste établie depuis des mois, elle a convoqué ces salariés et les a licenciés sous différents prétextes, tous plus fantaisistes les uns que les autres : faute, incompétence, retard à l'inventaire, etc. D'autres salariés, ouvriers de maintenance ou employés, ont été envoyés en production. Et depuis la fin 2007 il était fortement question de sous-traiter les services de maintenance et d'autres encore, appelés par la direction " services non productifs ".

L'usine de Strasbourg est-elle déficitaire ? Non. Les profits sont en augmentation. Ils avaient été réduits en 2005 et 2006, du fait des investissements pour la nouvelle boîte 6 vitesses, mais vont passer de 16,2 millions d'euros à 41,4 millions en 2008.

Dans son plan de licenciements (les effectifs avaient déjà diminué de 2 100 personnes en 2000 à 1 443 début 2008), la direction explique que l'usine GM Strasbourg est autonome financièrement, qu'elle fait des profits mais qu'elle n'est pas encore assez compétitive.

À Strasbourg, les coûts horaires seraient trop élevés par rapport à d'autres usines du groupe. Ils atteindraient 27,60 euros (entre 10 et 11 euros de moins que dans les usines en Allemagne). C'est insupportable, selon la direction, comparé à la Hongrie avec 11,40 euros, à la Pologne à 7,60 euros, sans même parler de la Chine où le coût horaire est de 1,10 euros !

La direction de GM Strasbourg s'évertue à faire croire que l'usine n'est pas suffisamment productive par rapport à d'autres usines. Elle fait feu de tout bois pour diviser les travailleurs. Après avoir expliqué qu'il y avait trop d'emplois indirects, elle veut maintenant licencier des ouvriers et rassure les travailleurs des services annexes qui ne sont plus concernés par les 168 suppressions de postes, alors que depuis trois mois elle les inquiétait avec des projets de sous-traitance.

La direction organise aussi dans les ateliers des réunions avec l'encadrement dont l'objectif est de supprimer des postes. Toute l'énergie déployée y compris par des cadres, dont certains se demandent s'ils ne feront pas partie de la prochaine charrette, est destinée à obtenir une augmentation de la productivité de 10 % par an dès 2009.

En fait, General Motors Corporation présente la note à tous les salariés du groupe pour maintenir ses profits et renflouer les trous que la crise des subprimes aux États-Unis a creusés dans les finances de son département Finance/Assurance. La GMAC, branche financière de GM, a joué et perdu en spéculant dans l'immobilier au point que la branche automobile a dû couvrir les pertes de GMAC à hauteur de 49 %, selon ses propres dires.

Et il faudrait que les ouvriers paient encore en perdant leur emploi et leur salaire, alors que c'est déjà avec les profits faramineux qu'ils produisent que ces parasites de l'économie jouent au casino. C'est pour mener à bien cette tâche que le PDG de GMC s'est octroyé une augmentation de 33 %, ainsi qu'une prime de 3,2 millions de dollars si son plan réussit.

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