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Leur société
Mensonges sur les retraites : Mettre fin aux sacrifices inutiles
Le gouvernement et ses appuis mènent campagne pour imposer une nouvelle étape dans la remise en cause des retraites avec le passage à 41 ans de cotisations. Pourtant il y a un certain nombre de vérités qui viennent contredire le fatras de ses affirmations péremptoires.
Tout d'abord, l'objectif affirmé, le passage à 41 ans de cotisations contre les 40 ans actuels, imposés depuis 1993, apparaît comme un faux semblant. La confédération FO a fait le calcul que cette mesure, si elle pouvait avoir des conséquences dramatiques pour des dizaines de milliers de nouveaux retraités, n'entraînerait que deux milliards d'économies de cotisations pour les caisses vieillesses en 2020. En réalité il s'agit d'habituer l'ensemble des salariés au recul régulier de leurs droits à la retraite, comme le déclare Fillon.
Quant au déficit de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, qui devrait avoisiner les 4 milliards d'euros en 2007, toute une série de décisions du gouvernement actuel et de ses prédécesseurs suffisent à l'expliquer.
Ainsi en 2006 ce sont près de 5 milliards d'euros qui auraient été prélevés, selon un rapport du Sénat, sur la caisse de retraites des salariés du privé, et 2,3 milliards sur celles des agents des collectivités locales et de la santé, pour assurer prioritairement l'équilibre financier des régimes des non-salariés. L'État a puisé dans les retraites des salariés pour assurer ses obligations.
De plus, toute une série de revenus ont été soustraits à l'obligation de cotisations sociales, allant des stock-options jusqu'à l'intéressement. La Cour des comptes, qu'on ne peut guère soupçonner de volonté subversive, a dernièrement chiffré le manque à gagner pour la seule Caisse nationale d'assurance vieillesse à 3,735 milliards d'euros (dont 1,427 milliard pour les seuls stock-options). C'est l'équivalent du montant du déficit attendu pour 2007.
Et puis surtout, le chômage, les bas salaires, la part toujours plus faible des cotisations patronales expliquent, largement, le prétendu " trou " dans le financement des retraites. Selon les syndicats, une augmentation des salaires de 10 % ferait rentrer 6,3 milliards d'euros de cotisation supplémentaire à la Caisse vieillesse, sans parler des autres caisses de retraites complémentaires et de Sécurité sociale en général.
Quand les gouvernants parlent, à propos de tout cela, de " garantir " les droits à la retraite, ils mentent ! Depuis 1993 le niveau des pensions pour les nouveaux retraités n'a fait que baisser. La réforme Balladur de 1993 a imposé une modification du mode de calcul des pensions en fonction des salaires perçus par les salariés durant leur carrière. En actualisant les cotisations à partir de l'évolution officielle des prix au lieu de l'évolution des salaires, cette réforme a fait baisser de 20 % le montant des pensions.
Alors que les profits flambent, que patrons et actionnaires accroissent leur magot par la mise à mal des revenus des retraités comme de l'ensemble du monde du travail, il n'y a aucune raison d'accepter cette logique folle qui remet en cause le droit à profiter d'une retraite décente.