Mardi 25 mars, les travailleurs de L'Oréal se sont retrouvés devant le siège central, à Clichy, dans le cadre d'une journée de grève pour l'augmentation des salaires, chiffrée à 9 % par l'intersyndicale du groupe. C'était la deuxième journée d'action en près d'un mois. Pendant toute la matinée et une partie de l'après-midi, la direction a dû entendre de nouveau notre mécontentement.

Après la journée de grèves et de débrayages du 18 février sur la plupart des sites, la direction a concédé une prime de 250 euros brut à verser au salaire de mars. De plus L'Oréal a annoncé, dans les jours qui ont suivi cette journée d'action, le retour à une augmentation générale des salaires pour 2008, ce que nous n'avions plus connu depuis 2004. La direction du groupe a prétendu prendre en compte l'augmentation des prix et s'est engagée à recevoir les syndicats... en juin. En fait ce sont les actions menées le 18 février qui ont fait mûrir sa réflexion, mais pas encore suffisamment, car pour l'instant elle ne donne aucun chiffre et ne prend aucun engagement concret.

La prime ne fait pas le compte, alors que les actionnaires bénéficient d'une augmentation de 16,9 % du dividende et que L'Oréal annonce 2,6 milliards d'euros de profit pour l'année 2007. Il faut donc en remettre un coup sur les salaires pour accélérer de nouveau les réflexions de la direction.

De son côté, celle-ci n'est pas restée inactive. Elle a cherché à diviser, proposant aux syndicats d'être reçus séparément, pour essayer d'empêcher une nouvelle mobilisation collective sur les salaires. Elle a aussi conduit des opérations de propagande : au centre de recherche de Chevilly-Larue, des " petits-déjeuners-discussions sur les salaires " ont été organisés dans les quinze derniers jours. Des salariés y étaient invités à exprimer ce qu'ils avaient sur le coeur et surtout à entendre l'éloge de la politique salariale de l'entreprise. Un courrier personnalisé, expliquant que la direction nous a entendus, a aussi été envoyé le 19 mars. Elle y annonce sa décision d'avancer finalement au 10 avril sa rencontre avec l'intersyndicale.

La direction continue ses petites manoeuvres, car elle sait que ses arguments pour justifier le blocage des salaires ont de plus en plus de mal à passer, d'autant que les travailleurs de L'Oréal subissent comme tous les travailleurs les augmentations des prix. Il faudra revenir plus nombreux sous ses fenêtres pour exiger de vraies hausses de salaire !