Le centre PPDC de Paris-Bercy compte 158 postiers qui relèvent et trient le courrier. Ce centre a été créé il y a quatre ans en regroupant trois autres centres de quartier. Or, on a appris il y a quelques semaines que la direction voulait à nouveau disperser une partie du personnel sur les centres d'origine ! Bien évidemment, ces réorganisations dans un sens puis dans l'autre ne sont pas un simple retour à la case départ. La mesure, touchant une quinzaine de salariés et censée prendre effet dans un mois, se traduirait par une aggravation des conditions de travail, comme la direction de La Poste l'a laissé entendre.

De plus les chauffeurs seraient dorénavant censés transporter de l'argent, en plus du courrier ordinaire, ce risque et ce travail supplémentaires n'étant bien entendu nullement indemnisés.

Tout cela a créé une situation de ras-le-bol général. Le 31 décembre dernier, lors d'une première journée d'action, nous étions un tiers de grévistes, et ce succès avait donné à tous l'envie de recommencer. Ce fut chose faite le mardi 25 mars, où plus d'une moitié des agents ont cessé le travail, dont une quarantaine qui ont participé au piquet de grève. Dans cette ambiance chaleureuse et de solidarité, le directeur du centre, venu boire un verre au piquet histoire de faire ami-ami, a vite compris qu'il n'était pas le bienvenu. Nous prenant de haut, il a proposé une entrevue pour... le vendredi suivant. Le principal résultat de cette attitude a été de convaincre les grévistes de voter la reconduction du mouvement pour le lendemain.

La grève sera-t-elle suffisamment forte pour faire reculer la direction de La Poste ? En tout cas les postiers sont déjà fiers de s'être rebiffés.