Groupe Rhodia : Des débrayages qui ont fait reculer la direction27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Rhodia : Des débrayages qui ont fait reculer la direction

Après trois semaines de débrayages, la direction du groupe Rhodia a dû revoir nettement à la hausse ses propositions concernant les augmentations de salaire proposées aux plus de 5 000 salariés du groupe en France, celui-ci en comptant environ 17 000 à l'échelle mondiale.

Lors de la première négociation, elle accordait " généreusement " au maximum 34 euros pour les plus bas salaires. C'était loin du compte et loin de compenser la perte de notre pouvoir d'achat. Le mécontentement augmenta lorsque ces propositions furent mises en relation avec l'annonce des résultats du groupe : 129 millions de bénéfices, dont 20 % iront directement dans la poche des actionnaires, soit l'équivalent de 122 euros par mois pour chacun de ses salariés à l'échelle mondiale. Comble de provocation, la direction du groupe annonçait en plus de nouvelles réductions des frais fixes, des investissements, et le gel des embauches, alors que dans beaucoup de secteurs de production les effectifs et la maintenance sont nettement insuffisants.

Suite à des débrayages importants appelés par la plupart des syndicats, touchant quasiment toutes les usines du groupe et bloquant la production, la direction faisait de nouvelles propositions. Pour camoufler les faiblesses de celles-ci, elle annonçait que tous les salaires seraient augmentés de plus de 4 %. Pour arriver à ce chiffre, elle additionnait augmentations collectives et individuelles, mais aussi la prime d'ancienneté conventionnelle et l'augmentation de sa part de participation à la mutuelle. Un tour de passe-passe qui ne trompa personne.

Une nouvelle série de débrayages était donc programmée la semaine du 16 au 20 mars. Cela a sans doute fait réfléchir la direction qui se souvient de la grève de l'an dernier, démarrée de deux sites et qui a fait tache d'huile. Elle a d'urgence convoqué les organisations syndicales à une réunion extraordinaire de négociation le vendredi 14 mars. Tout en se lamentant sur " une prise en otage du groupe par des grévistes qui occupent des situations stratégiques dans la production ", la direction proposa 70 euros minimum pour les plus bas salaires et 55 euros minimum pour les autres, les cadres ne percevant aucune augmentation collective.

La grève ça paie, puisque notre action a obligé pour le moment la direction à doubler la mise !

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