- Accueil
- Lutte ouvrière n°2069
- Grande distribution : Deuxième journée de protestation
Dans les entreprises
Grande distribution : Deuxième journée de protestation
Carrefour, Champion, Intermarché, Monoprix, Printemps, Tati, Conforama, Bricorama, Fnac... Des salariés de la grande distribution ont de nouveau débrayé samedi 22 mars. C'était, après celle du 1er février, la deuxième journée de protestation contre les bas salaires et les emplois à temps partiel dans ce secteur.
À l'heure où il est de bon ton dans certains milieux d'affirmer que " prolétariat " et " lutte de classes " seraient des notions d'un autre âge, les employés des grandes enseignes de la distribution sont bien placés pour en démontrer toute l'actualité.
Les salaires y sont rarement supérieurs au smic et encore... uniquement pour ceux qui travaillent à temps complet. Plus du tiers des salariés de ce secteur sont à temps partiel, non pas parce qu'ils l'ont choisi mais parce qu'on le leur impose ! On le leur impose parce que les gouvernements qui se sont succédé depuis des dizaines d'années ont tous, sans exception, encouragé les patrons à recourir au temps partiel en échange d'allégements de leurs cotisations patronales, sous prétexte que ces allégements feraient diminuer le chômage. Non seulement le chômage n'a pas diminué, mais les salaires ont baissé ! Quant aux dirigeants des Casino et autre Carrefour, ils se frottent les mains de leurs " bons résultats ", c'est-à-dire de leurs bénéfices en hausse.
Mi-février, la direction de Casino annonçait qu'elle allait augmenter la durée de ses contrats à temps partiel, celle d'Auchan qu'elle s'engageait à ce qu'il n'y ait plus de temps partiel non choisi d'ici 2009, quant à celle de Carrefour, elle a dit tester " le temps complet choisi " dans deux hypermarchés avant de l'étendre à ses autres magasins. On pourrait dire : chiche ! Sauf qu'on propose aux caissières de Carrefour la " polyactivité " et à celles d'Auchan la " bi-compétence ", c'est-à-dire des heures de travail pour remplir les rayons ou encore pour vendre dans des stands là où il y a des vendeuses. Ce qui signifie, à la clé, des suppressions de postes chez ces autres catégories de personnel.
Le président d'Auchan-France Arnaud Mulliez, un des rejetons de la famille du même nom, qui est une des plus grosses fortunes de France, a affirmé qu'il s'agissait là d'une " avancée sociale " représentant selon lui " un bien pour la pérennité de l'entreprise " et tout à fait dans l'axe du " travailler plus pour gagner plus ".
Une raison de plus pour les caissières et tous les employés de la grande distribution de maintenir la pression pour dire que ce sont les salaires qu'il faut augmenter.