Éducation nationale : Des économies sur le dos des plus pauvres21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Des économies sur le dos des plus pauvres

11 200 suppressions de postes d'enseignants pour la rentrée prochaine, pour le ministre Darcos ce n'est qu'un chiffre. Mais pour bien des familles, c'est autant de catastrophes. D'abord pour les enfants qui ne pourront pas être scolarisés en maternelle en septembre prochain parce que des classes auront fermé. Ensuite pour des enfants déjà en difficulté qui se retrouveront dans des classes de primaire trop nombreuses pour que les instituteurs puissent se consacrer avec efficacité aux élèves qu'on dit de façon hypocrite " issus de milieux défavorisés ". C'est-à-dire aux enfants chez qui on ne parle pas ou pas bien le français, à ceux dont les familles sont déchirées par les problèmes quotidiens, à ceux dont les parents sortent éreintés par le travail ou ont des horaires, des contraintes, des difficultés qui les empêchent de cadrer efficacement leurs enfants.

Pour tous ceux-là, avoir un instituteur disponible est la seule chance de pouvoir vraiment apprendre. La politique du gouvernement va les en empêcher en fermant des classes année après année.

Les enfants concernés sortiront de l'école sans savoir parler, lire, écrire et compter correctement et entreront dans des collèges aux classes de plus en plus chargées, à l'encadrement de plus en plus restreint. Ils n'y rattraperont pas leur retard, au contraire. Ils seront alors orientés vers les lycées professionnels où les attendra une mauvaise surprise : à partir de l'année prochaine le cursus professionnel qui durait jusque-là quatre ans (deux ans de BEP, deux ans de Bac professionnel) sera progressivement ramené à trois. Cela représentera une diminution de 25 % des moyens consacrés par l'Éducation nationale aux élèves de cette filière, généralement issus des classes populaires !

Devant de telles perspectives, il y a heureusement des réactions. Celles des enseignants bien sûr, qui veulent pouvoir faire leur travail correctement. Des mouvements ont lieu dans de nombreux établissements du secondaire pour refuser les suppressions de postes et les diminutions d'horaires. De plus, beaucoup d'enseignants refusent par avance de faire des heures supplémentaires, parce que ce serait accepter à la fois la diminution du nombre d'enseignants et la dégradation des conditions de travail. Dans certains établissements, des élèves se joignent à leurs professeurs dans des mouvements et des manifestations. Les parents d'élèves des écoles où sont annoncées des fermetures de classes se mobilisent aussi.

Quand le gouvernement détourne l'argent des services publics pour faire des cadeaux aux riches, c'est forcément au détriment des classes populaires. Quand il s'agit de la poste ou des transports, cela rend la vie plus difficile. Quand il s'agit de la santé, le coup est encore plus dur. Mais là, c'est l'avenir des enfants qui est en cause et cela mérite d'autant plus une réaction.

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