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- Lutte ouvrière n°2068
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Dans les entreprises
Bosch - Beauvais (Oise) : Non aux licenciements
La direction de Bosch vient d'annoncer son intention de supprimer 90 emplois dans son usine de Beauvais. Celle-ci, qui comptait plus de 2 000 salariés dans les années 1980, encore 800 en 2001, n'a plus actuellement qu'un effectif de 226 personnes.
Ce plan ne s'embarrasse pas de prétextes. En visite récemment dans l'usine, le n° 2 du groupe a par exemple exigé que le temps de fabrication d'une pièce, déjà ramené de 18 secondes à 11,8 secondes, descende à 10 secondes ou même 9 secondes, quitte pour cela à rapprocher deux machines afin qu'un seul ouvrier puisse faire le travail de deux. Il s'agit exclusivement d'augmenter la productivité, autrement dit de grignoter encore plus de profits sur le dos des salariés, en licenciant les uns et en surexploitant les autres !
C'est d'ailleurs dans le même but qu'une partie de la production a été déménagée dans d'autres sites, en France, en Turquie, en Espagne, en Pologne ou ailleurs, et que Bosch a obligé les salariés de Beauvais et aussi de Vénissieux à renoncer aux 35 heures !
Ces économies sur le dos des salariés se manifestent jusque dans les détails les plus sordides. Jusqu'ici, depuis quelques années, la plupart des départs de l'usine étaient réalisés au titre du " plan amiante " : les travailleurs ayant été exposés à l'amiante bénéficiaient d'une " préretraite amiante " aux conditions financières relativement acceptables. Mais cette fois la direction refuse d'envisager de laisser partir dans les mêmes conditions les quelques dizaines de salariés encore concernés : cela lui coûterait trop cher, dit-elle !
La direction a fait dire dans la presse qu'il n'y aura pas de licenciements secs. C'est un mensonge. Elle propose des mutations dans la région rouennaise, en fait dans une usine en attente de machines qui ont finalement été installées en Pologne ! D'autres mutations sont envisagées à Angers... où il y a au moins 200 intérimaires : si ce ne sont pas des salariés de Beauvais qui seront licenciés, ce seront des intérimaires d'Angers ! De plus la plupart des jeunes embauchés ces dernières années à Bosch-Beauvais ont dû signer une clause les obligeant à accepter toute mutation à l'intérieur du pays. Ceux qui ont acheté leur maison, fondé une famille, dont la femme ou le mari a un travail ici, que feront-ils ? Seront-ils mutés, ou licenciés, ou les deux ?
Tout cela est inacceptable, alors que le groupe Bosch a réalisé 3,6 milliards d'euros de bénéfices en 2007 : de quoi payer 100 000 salariés, charges comprises, pendant un an. Moins de 0,1 % de cette somme suffirait à maintenir les 90 emplois à Beauvais !