Les bénéfices du groupe Suez ont atteint en 2007 3,9 milliards d'euros, en progression de 8,8 %. De l'aveu même de ses dirigeants, ces résultats ont dépassé leurs espérances. Le trust a versé à ses actionnaires des dividendes en hausse de 13,3 % par rapport à 2006 ; multinationale de l'eau mais aussi de l'énergie, Suez s'apprête à fusionner avec Gaz de France et a pour objectif d'augmenter ses profits de 10 à 15 % par an.

Présent dans 57 pays, le groupe a mis la main sur les centrales thermiques ou hydroélectriques en Europe (Allemagne et Pays-Bas), en Amérique latine (Chili, Brésil, Panama), en Asie où il construit une centrale au charbon en Thaïlande. Il participe aussi bien à la construction d'une usine d'enrichissement d'uranium avec Areva, qu'à l'installation de l'air conditionné au nouveau terminal d'Aéroports de Paris, à l'ingénierie des plateformes off-shore en Mer du Nord, à l'installation de stations d'épuration au Caire, à Dubaï ou en Inde qu'à la collecte des ordures dans de nombreuses villes françaises.

Suez Énergie pollue, Suez Environnement dépollue, le groupe fait de l'argent avec tout, y compris l'eau potable ; et cette mainmise, qui en France gonfle nos factures, devient quasiment insupportable dans les pays pauvres d'Amérique latine. Cela a d'ailleurs valu à la Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement, de quitter la Bolivie et l'Argentine, sous l'accusation d'avoir imposé des prix exorbitants en investissant a minima.

Bien entendu, pour s'implanter partout et décrocher des contrats, Suez a bénéficié de toutes les attentions des gouvernements de gauche ou de droite car c'est pour des sociétés de ce genre que les présidents de la République se font représentants de commerce. Bref un condensé de ces trusts qui tirent les ficelles dans les coulisses du monde politique.