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Leur société
Lycée Pasquet Arles (Bouches-du-Rhône) : Non à la déséducation nationale !
Sur l'académie d'Aix-Marseille, le ministère a programmé la suppression de 345 postes d'enseignants. Au lycée Pasquet d'Arles, l'annonce de la dotation horaire globale (DHG) attribuée à l'établissement pour l'année prochaine a suscité un tollé et une mobilisation des enseignants.
À effectif d'élèves constant, 99 heures seraient transformées en heures supplémentaires, ce qui revient à supprimer les postes d'enseignants qui auraient pu assurer ces heures. Au lieu de cela chaque enseignant devrait faire en moyenne 2,4 heures supplémentaires, ce qui signifie enseigner dans des conditions dégradées.
Au lycée Pasquet, les départs à la retraite ne sont pas remplacés et des enseignants se partagent entre plusieurs établissements, les jeunes collègues en particulier au début de leur carrière. Ainsi une collègue enseignante en biologie termine son service en Avignon à 12 h, pour assurer son cours suivant à Arles à 13 h 30. Non seulement elle ne peut pas espérer déjeuner, mais elle ne peut pas non plus installer sa prochaine expérience, ni prendre le temps de répondre aux questions de ses élèves. Ces pratiques existaient déjà mais, officiellement, au titre d'ajustements provisoires. Avec cette transformation de nombreux postes en heures supplémentaires, ce ne serait plus une exception mais une règle.
Face à cette attaque, les enseignants indignés se sont mobilisés : plusieurs assemblées générales, des pétitions, une lettre au recteur, le boycott de toutes les réunions officielles et une salle de profs houleuse ont fait pression sur le rectorat. Au lieu des 99 heures annoncées, le rectorat n'en supprimerait plus que 40. C'est encore beaucoup trop ! D'ailleurs, puisque nous aurons autant d'élèves, même une seule heure de moins serait déjà de trop.
Samedi 8 mars, un rassemblement a réuni enseignants, élèves et parents pour refuser la " déséducation nationale ". Cela a été l'occasion d'expliquer la dégradation des conditions d'enseignement. De petits groupes d'élèves sont allés distribuer des tracts sur le marché. À un partisan de Sarkozy qui leur lançait qu'il " faut moins de profs ", ils répondirent : " Et nous, comment fera-t-on ? "