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- Lutte ouvrière n°2065
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Chantiers navals Aker Yards (ex-Chantiers de l'Atlantique) Saint-Nazaire : Plusieurs semaines d'agitation et quatre jours de grève pour les salaires.
Actuellement, le chantier naval Aker Yards de Saint-Nazaire emploie directement environ 1 000 ouvriers et autant de techniciens et cadres. À leur côté, 4 500 ouvriers sont employés en sous-traitance ou en intérim, parmi lesquels quelques centaines d'ouvriers polonais, estoniens, grecs, et de nombreux autres pays. C'est parmi les 1 000 ouvriers Aker Yards qu'un mécontentement s'est exprimé depuis décembre par plusieurs débrayages de secteur, qui ont débouché sur la grève pour les salaires.
L'annonce par la direction d'une augmentation générale de 2,2 % n'a fait que généraliser le mécontentement à l'ensemble des ouvriers Aker. L'idée s'est imposée à tous de se retrouver ensemble en journée normale pour lutter contre le morcellement des horaires imposé en 2x8, 3x8, VSD, horaires de journée. La réussite d'une première journée de grève, appelée par la CGT le 14 février, a permis de se compter. Un cortège de 300 ouvriers a permis de vérifier l'ampleur de la grève dans les secteurs de production Aker, quasi déserts, et la réponse méprisante de la direction ajoutant 0,1 % à son chiffre initial n'a fait que renforcer la détermination. L'assemblée générale a voté une nouvelle journée de grève à l'occasion de la prochaine réunion de négociation et du transfert du paquebot S32 en finition.
Jeudi 20 février, des techniciens Aker et des ouvriers sous-traitants, appelés par la CGT, nous ont rejoints pendant quelques heures. À nouveau, plus de 300 travailleurs heureux de se retrouver ensemble ont entamé le blocus du S32. Le patron, qui s'est déplacé en personne, a d'abord fait mine de comprendre notre situation et de déplorer la faiblesse de nos salaires pour tenter d'obtenir, en vain, la levée du blocus. Mais quelques heures plus tard, dans la nuit, ce sont les CRS qui ont brutalement délogé la centaine de grévistes encore présents, mettant en état de siège pendant plusieurs heures l'ensemble du site. Tous alors ont pu constater l'hypocrisie et la complicité qui lient les patrons, les pouvoirs publics et la presse, particulièrement peu loquace sur notre lutte. La violence disproportionnée de cette intervention n'a découragé personne et le lendemain, c'est à nouveau à 300 que le blocus du S32 a recommencé.
La présence encore plus massive de CRS n'a finalement pas permis d'empêcher le départ de ce navire en mer, et le lendemain 22 février nous avons suspendu la grève.
Ces quelques jours d'agitation, de débrayages et de grève nous ont permis de relever la tête et finalement de faire partiellement reculer le patron. Car si on est encore loin de notre revendication initiale (10 % d'augmentation pour tous avec 100 euros minimum), le patron a dû concéder 45 euros minimum pour tous. Un premier pas qui en appelle d'autres...