Samedi 16 février, lors du match de football opposant les équipes professionnelles de Metz et de Valenciennes, Abdeslam Ouaddou, international marocain, capitaine de l'équipe de Valenciennes, a été insulté par un individu raciste assistant au match.

Comme le footballeur l'a raconté, " ces propos étaient très durs. J'en ai fait part à l'arbitre qui m'a dit de rester dans le match. Mais la personne a continué. Très énervé, je suis passé au-dessus des panneaux publicitaires pour m'expliquer avec elle et la raisonner ". Mais le simple fait de vouloir lui-même protester pour stopper les propos racistes lui vaudra d'être sanctionné d'un carton jaune par l'arbitre. " Il me traite de sale négro, de sale nègre, et en plus vous (l'arbitre) me mettez un carton ! "

La décision arbitrale a, depuis, été largement critiquée. Après le dépôt de plainte du joueur, c'est le club adverse, Metz, qui a fait de même, puis le syndicat des joueurs, et la Ligue de football professionnel. Même le sous-ministre des Sports, Bernard Laporte, s'est fendu d'un déplacement pour soutenir le joueur injurié.

Mais cette unanimité, plutôt louable dans ce cas, ne fait oublier à personne que les actes et les propos racistes, sur les stades ou ailleurs, sont malheureusement monnaie courante. La presse en a rappelé quelques-uns, qui, puisqu'ils se sont déroulés dans des stades de foot, n'ont pas pu passer inaperçus.

Car les propos et les graves actes racistes peuvent souvent se dérouler sans que personne ne réagisse. Combien de fois dans le passé les dirigeants des équipes de foot ont préféré étouffer l'affaire, combien de fois les arbitres ont fermé les yeux (ou les oreilles) devant des gestes ou des paroles détestables ? Pire encore, quelques grands clubs français ou européens ont favorisé des clubs de supporters ouvertement racistes, antisémites, pro-nazis et d'extrême droite, simplement parce que c'étaient des supporters de leur équipe.

Heureusement, dans ce cas, Ouaddou ne s'est pas laissé faire et a forcé en quelque sorte toutes les autorités à prendre position contre le raciste. Et c'est tant mieux.