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- Lutte ouvrière n°2064
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Dans les entreprises
Profits à un pôle, bas salaires et licenciements à un autre : La logique capitaliste à l'oeuvre
Jean-Paul Agon, le PDG de L'Oréal, a certainement résumé l'état d'esprit des patrons du CAC 40 à un journaliste des Échos qui lui demandait s'il avait connu des déceptions en 2007 : " Honnêtement, non ", a-t-il répondu. Et en effet l'année dernière les principaux groupes industriels cotés à la Bourse de Paris ont engrangé des profits extravagants au moins pour la troisième année consécutive.
Total annonce certes une baisse de 3 % de ses bénéfices mais, avec 12,2 milliards d'euros, les actionnaires peuvent à nouveau déboucher le champagne. De leur côté, Danone, Safran, L'Oréal annoncent des profits en hausse ; Sanofi Aventis a engrangé 7 milliards d'euros et la BNP, pour le secteur bancaire, 8 milliards malgré la crise financière.
Ces profits, que se distribueront les actionnaires, sont insolents en comparaison des salaires, qui eux n'augmentent pas, ou bien moins que l'évolution du coût de la vie. De plus, certaines de ces multinationales, en même temps qu'elles annoncent des profits en hausse, licencient ou ferment des entreprises.
Ainsi, Michelin a annoncé quasiment dans la même semaine un bénéfice en augmentation de 35 % et la fermeture de l'usine Kléber de Toul, mettant à la porte plus de 800 salariés. ArcelorMittal a annoncé de son côté une hausse de 30 % de ses bénéfices, qui se montent à 7,1 milliards d'euros. Mais pour la direction d'ArcelorMittal, il n'est pas question de revenir sur la fermeture du site de Gandrange avec ses 600 emplois.
En dehors des entreprises du CAC 40, Miko, propriété d'Unilever, est bénéficiaire en 2007 et supprime 250 emplois.
En tout, près de 50 000 emplois ont été supprimés dans l'industrie durant l'année 2007, qui s'ajoutent aux 65 000 qui avaient disparu en 2006. Dans le même temps, le gouvernement annonce des chiffres du chômage en baisse, de quoi soulever encore plus l'indignation des travailleurs qui se retrouvent sur le carreau.
Depuis des années, la démonstration se renouvelle au moment où les grands groupes industriels, mais aussi les plus petits, annoncent leur résultat financier : la course au profit aboutit à jeter sur le pavé des milliers de salariés, tout en usant au travail la main-d'oeuvre restant dans l'entreprise.