Le 5 février, une partie des salariés d'Avenance, entreprise privée de restauration sous contrat avec le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) à Grenoble, ont fait grève à l'initiative de la CGT.

Ces cantines du CEA étaient jusqu'à il y a un an gérées par la Sodexho. Depuis la reprise par Avenance, les conditions de travail se sont vite dégradées. Ainsi, sur le site H2, il y a aujourd'hui 23 salariés contre 30 il y a peu, alors que le nombre de repas n'a pas baissé, avec environ 1 400 repas servis. Les salariés sont donc en sous-effectif chronique, les congés maladie ne sont pas remplacés. Par exemple, beaucoup ne prennent pas leur demi-heure de repas non payée et ne s'arrêtent que dix minutes pour manger. Certains viennent même une heure avant leur prise de poste officielle pour pouvoir faire leur travail calmement.

Les travailleurs demandaient donc 50 euros d'augmentation pour avoir au minimum 1 500 euros brut, la suppression des jours de carence en cas de maladie, l'embauche de six personnes à H2 et deux sur le site H3. Ils demandent aussi que tout le personnel ait droit à des jours de congés pour enfant malade, car trois salariés ayant signé leur contrat avec Avenance et non avec la Sodexho n'y ont pas droit.

La grève a été un succès. Les travailleurs des cantines ont préparé des sandwiches, les proposant aux usagers à la place du repas habituel, pour qu'ils puissent marquer leur solidarité, alors que la direction d'Avenance avait remplacé le personnel gréviste. Ainsi, 239 repas seulement ont été servis à H2 au lieu de 1 360 à 1 400 habituellement, et 25 repas à H3 au lieu de 1 100.

Le vendredi suivant, la direction régionale a rencontré les délégués mais n'a rien cédé.

À noter également qu'Avenance a passé un contrat avec un CAT (Centre d'aide par le travail) et fait maintenant travailler une dizaine de travailleurs handicapés à la plonge. Lors du prochain mouvement, les travailleurs auront une revendication supplémentaire : l'intégration de ces salariés à Avenance avec les mêmes droits que les autres !

Les grévistes, très touchés et encouragés par le soutien des autres travailleurs du site, envisagent une prochaine action en mars. Des hésitants n'avaient pas fait grève à cause des pressions de la direction, par exemple un chantage à la prime et aux jours de congés. Le succès de la journée du 5 les a fait changer d'avis et ils sont décidés à se joindre à la grève la prochaine fois.