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- Lutte ouvrière n°2063
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Goodyear-Dunlop - Amiens : Grève contre les projets du patron
L'usine Goodyear d'Amiens était paralysée par la grève dès lundi 11 février au soir, pour une durée de 24 heures. Mardi 12, une manifestation de plusieurs centaines d'ouvriers est partie de la zone industrielle vers le centre-ville.
Les travailleurs refusent le projet de la direction visant à supprimer l'équipe du week-end et à faire passer les ouvriers en 4x8 : deux jours du matin, deux jours d'après-midi, deux jours de nuit et 38 week-ends travaillés sur 47 semaines. Les ouvriers seraient obligés de travailler 48 heures par semaine de juin à août (les mois où il fait 35 degrés dans les ateliers) et de ne prendre leurs vacances avec leurs enfants qu'une année sur deux. Cette réorganisation permettrait de supprimer 478 emplois.
Les salariés de Goodyear et de Dunlop, l'usine voisine et du même groupe, avaient déjà bloqué la production il y a quelques mois, puis voté "Non" (dans les ateliers) à 75 % au référendum organisé par la direction pour faire approuver son projet. En fait, c'est depuis la grève très dure de 1995 que les ouvriers de Goodyear obligent le patron à remballer sa volonté de réorganiser les équipes. Et cela constitue un bien mauvais exemple, aux yeux des patrons, pour les autres ouvriers.
C'est pourquoi la direction multiplie les menaces de délocalisation : l'usine d'Amiens ne serait plus rentable, selon elle. Mais le groupe Goodyear annonce un bénéfice de 668 millions de dollars rien que pour le dernier bilan trimestriel 2007 communiqué : soit 1 200 euros de bénéfice par ouvrier et par mois. De quoi largement rogner sur les bénéfices pour baisser le prix de ses pneus et rester " concurrentiel ".