La droite à l'approche des municipales : Ça tangue à l'UMP...07/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2062.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La droite à l'approche des municipales : Ça tangue à l'UMP...

Si le spectacle politicien qu'on nous ressert chaque soir sur les télés est lassant, il a au moins quelque chose de réjouissant : c'est de nous montrer la fébrilité qui agite en ce moment les notables de la droite, provoquée sans nul doute par la dégringolade dans les sondages de Sarkozy, à l'approche des élections municipales. Les sondages valent ce qu'ils valent, et bien fol qui s'y fierait. Mais ils ont eu au moins ce mérite d'inquiéter aujourd'hui l'UMP, une inquiétude que renforcent de mauvais présages, comme l'échec de son candidat dans l'élection législative partielle à Chartres.

Du coup, certains notables du parti de Sarkozy, et non des moindres, comme Juppé à Bordeaux, Perben à Lyon, Gaudin à Marseille, de Panafieu à Paris, qui briguent la mairie de ces villes, ont prudemment décidé de se passer sur leurs affiches électorales de la référence au parti auquel ils appartiennent. C'est peu charitable pour le locataire de l'Elysée.

Et de son côté le gouvernement se démène pour tenter de montrer - tâche ingrate pour lui - qu'il serait moins antisocial qu'il n'y paraît. Ainsi le Parlement a eu, il y a quelques jours, à discuter de " la loi sur le pouvoir d'achat ", qui n'apporte rien d'autre au pouvoir d'achat de certains salariés que la promesse de gagner plus en travaillant plus et en monétisant leurs RTT. Depuis, Xavier Bertrand et François Fillon ont annoncé que le minimum vieillesse serait revalorisé de 25 % en cinq ans, comme l'avait promis Nicolas Sarkozy durant sa campagne... ajoutant, du même élan, que le gouvernement augmenterait les pensions de reversion. Woerth, le ministre du Budget, s'est voulu conciliant, expliquant aux fonctionnaires qu'ils " n'auront pas à être déçus de la manière dont l'État les traitera sur le plan financier en 2008 ".

Mais ce qui caractérise ces déclarations enjôleuses, c'est qu'elles restent dans le flou sur les délais de mise en oeuvre des mesures annoncées, et vagues sur leurs effets pour leurs bénéficiaires. De fait, elles restent dans les limites de ce que le gouvernement estime " raisonnable ", façon de dire : dérisoire. Ainsi Woerth a tenu à préciser que le geste qu'il se propose de faire sur les points d'indice pour les fonctionnaires " serait inférieur à l'inflation ". 600 000 personnes touchent actuellement le minimum vieillesse, soit environ 625 euros par mois. Xavier Bertrand et François Fillon parlent de les revaloriser. Tant mieux pour tous ceux qui seront concernés, mais ils ne sont qu'une minorité. Quant aux petites retraites qui devraient augmenter, il n'est précisé ni de combien ni pour quand.

Tous ces effets d'annonce pré-électoraux risquent de disparaître dans les oubliettes au lendemain des élections municipales. À moins que les résultats de ces élections aident les classes populaires à préparer la réponse que mérite cette droite, et soient un encouragement aux luttes nécessaires pour arrêter les mauvais coups du tandem Sarkozy-Fillon.

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