Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé une réorganisation des armées qu'il a qualifiée de " nécessaire ". 35 000 postes sur 476 000 devraient ainsi être supprimés sur six ans, chiffre qui correspondrait au non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la même période.

Cela aurait pu être une bonne nouvelle puisqu'on attend de cette opération, 1 à 1,5 milliard d'euros d'économies sur un budget global de 37 milliards d'euros affecté à l'Armée.

Sauf que le ministre a pris soin d'indiquer qu'il ne souhaitait pas " baisser l'effort de défense " mais qu'il voulait procéder à " l'amélioration des conditions du personnel et à l'équipement des forces ", ce qui signifie entre autres l'amélioration de l'équipement des armées.

Voilà qui devrait répondre aux exigences des gradés qui se plaignaient, fin janvier, de l'appauvrissement des moyens alloués à l'armée de terre, en particulier en 2006 et 2007. Un général dénonçait même une " dégradation importante sur le plan des équipements ". Il expliquait notamment la nécessité de moderniser les blindés, les petits véhicules d'infanterie et autres joujoux de haute technologie, comme des appareils de visée nocturne.

Ainsi le ministre fait d'une pierre deux coups. Il donne satisfaction à l'état-major, tout en comblant les industriels de l'armement.