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Renault Trucks Vénissieux (Rhône) Salaires : Des annonces qui font réagir
Lors de la traditionnelle réunion salaires entre la direction de Renault Trucks et les organisations syndicales, mercredi 23 janvier, des débrayages étaient organisés dans les sites du groupe, à Vénissieux mais aussi à Blainville, à Bourg-en-Bresse et à Limoges.
À Vénissieux, nous nous sommes retrouvés à environ 150, essentiellement ouvriers, rassemblés devant les bureaux de la direction. Nous sommes ensuite passés dans les ateliers du montage moteurs puis dans les bureaux.
Mais c'est surtout à l'usine de Bourg, et dans une moindre mesure à Blainville, que les grévistes ont été les plus nombreux. À Bourg, il y avait huit cents grévistes, la moitié de l'effectif ouvrier.
Lors de la réunion salaires, la direction a annoncé 2 % d'augmentation générale pour l'année 2008, qui seront versés en deux fois, en mars et en octobre. Les autres mesures sont des mesures catégorielles qui ne concernent pas l'ensemble des travailleurs.
À l'usine de Bourg, jeudi 24, en début de poste, l'annonce par les chefs d'équipe des mesures de la direction a fait l'effet d'une provocation. Du coup, des travailleurs ont décidé de ne pas reprendre le travail et les grévistes se sont retrouvés à 500. Il y a aussi eu un débrayage à Blainville qui a rassemblé 200 personnes.
Vendredi 25 et lundi 28, la grève a continué à Bourg et à Blainville et a rassemblé plusieurs centaines de travailleurs.
À Vénissieux, s'il n'y a pas eu de débrayage après la réunion salaires, l'avis unanime dans les ateliers et les bureaux était que la direction se payait la tête des salariés. Elle a même poussé la provocation jusqu'à écrire qu'en 2007, le pouvoir d'achat avait progressé, alors que les augmentations générales de salaires n'ont été que de 2,2 % pour une inflation officielle de 2,6 %. Et la direction de Renault Trucks reconnaît qu'en 2008 l'inflation sera encore supérieure.
Une deuxième réunion salaires devait avoir lieu mardi 29 janvier. De nouveaux débrayages étaient organisés ce jour-là dans les différentes usines. À Vénissieux, nous étions 300 grévistes, plus nombreux que la semaine précédente, à aller manifester jusqu'au lieu où se tenait la réunion. Celle-ci a été interrompue et les grévistes ont exprimé, devant la direction, leur indignation sur le fait que l'augmentation des cadences et des profits ne bénéficiait qu'aux actionnaires.
Devant l'ampleur du mécontentement, la direction a fait un geste en accordant finalement 1,5 % d'augmentation au 1er mars, avec un talon de 30 euros, au lieu de 1 % prévu initialement ! C'est bien insuffisant au regard de ce qui nous manque tous les mois. À force de provoquer, la direction pourrait bien finir par pousser le bouchon un peu trop loin.