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Leur société
En visite au Rwanda : Kouchner, spécialiste en blanchiment des coupables
La France et le Rwanda sont en train de renouer des contacts rompus fin 2006. C'est dans ce cadre que le ministre des Affaires étrangères, Kouchner, s'est rendu au Rwanda le 28 janvier. Et, au sujet du génocide de 1994 qui a causé la mort de 800 000 Rwandais et du rôle de la France, il a déclaré : " C'était certainement une faute politique. On ne comprenait pas ce qui se passait. Mais il n'y a pas de responsabilité militaire. "
Prétendre qu'" on ne comprenait pas ce qui se passait " est une mauvaise plaisanterie. Les autorités françaises avaient dépêché sur place, au Rwanda, des soldats, des diplomates, des conseillers qui encadraient l'ancien régime. Tout ce petit monde était parfaitement au courant du massacre qui s'annonçait et qui n'était d'ailleurs pas le premier du genre, même si celui-là a dépassé tous les précédents en horreur. La seule chose que les conseillers français n'ont sans doute pas comprise (est-ce là la " faute politique " ?), c'était que les rebelles allaient finalement gagner.
Et pour finir, le bouquet, c'est cette absence de " responsabilité militaire " selon Kouchner ! La France a fourni de l'armement, des instructeurs, des conseillers militaires au régime en place, sur lequel elle misait. Il est même probable que des militaires français ont participé à des combats contre les rebelles, avant le déclenchement du génocide. La France a même été accusée d'avoir continué à envoyer des armes aux massacreurs, pendant la période où le massacre battait son plein.
Enfin, lorsque les massacreurs ont été vaincus, l'armée française a expédié une mission prétendument humanitaire. Ce qu'elle n'avait pas fait pour sauver les victimes du massacre, elle l'a fait pour sauver un certain nombre de ses auteurs. Ce fut l'" opération Turquoise ".
Kouchner est décidément devenu un spécialiste en matière en blanchiment des coupables. À propos de l'exploitation d'un gisement de gaz par Total en Birmanie, il avait exonéré le trust de la responsabilité du travail forcé imposé par la junte locale aux populations pour préparer la construction d'un gazoduc. Certes il y avait bien eu du travail forcé, admettait Kouchner, mais Total n'avait fait qu'en profiter, c'était les dictateurs birmans qui avaient manié le fouet.
Kouchner, ex-" french doctor ", de gauche s'il vous plaît, est vraiment bon à tout faire : à servir de caution à des trusts, à des massacreurs... et à Sarkozy.