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- Lutte ouvrière n°2058
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Leur société
Pouvoir d'achat : La version soldée de Christine Lagarde
Christine Lagarde, la ministre de l'Économie et des Finances, y va encore de sa petite provocation. Cet automne, elle s'était fait remarquer en conseillant à tous ceux qui trouvaient l'essence trop chère de rouler à vélo. L'hiver venu, elle récidive.
Elle essaye laborieusement de promouvoir les dernières mesurettes du gouvernement Fillon sur le pouvoir d'achat. Elle menace Carrefour, Auchan et autre Leclerc de contrôles inopinés. On imagine que les patrons de la grande distribution, qui en ont entendu d'autres, en tremblent d'avance !
Mais la ministre en rajoute encore et invite les salariés à devenir " des consommateurs avisés " et à " s'investir pour travailler et gagner plus ! " En somme, si la vie est chère, c'est parce que les travailleurs ne savent pas acheter, ne savent pas comparer les prix, ne veulent pas travailler davantage.
Que Christine Lagarde soit incapable de raisonner au-delà de ses ornières sociales, cela explique qu'elle soit aveugle aux réalités qu'affrontent les classes populaires. Car une réalité à laquelle le " consommateur avisé " est confronté, c'est le prix de l'essence, celui des loyers, des denrées alimentaires. Et s'il suffisait d'être " avisé " pour faire baisser ces prix, cela se saurait depuis belle lurette.
Dernier gadget que propose Christine Lagarde pour sauvegarder le pouvoir d'achat des travailleurs : systématiser les soldes dans les magasins et réserver un rayon pour les produits bradés. Il y a en tous les cas un rayon où Christine Lagarde est performante, c'est celui des sornettes. Mais en consommateurs avisés, les travailleurs ne peuvent gober sa politique.