- Accueil
- Lutte ouvrière n°2058
- Financement des partis politiques : Les "nouveaux centristes" se font Polynésiens !
Leur société
Financement des partis politiques : Les "nouveaux centristes" se font Polynésiens !
Lors des élections législatives de juin 2007, le Nouveau Centre d'Hervé Morin a obtenu vingt députés. Ces ex-notables de l'UDF, ayant lâché Bayrou et son MoDem, ont soutenu Sarkozy et obtenu en échange le poste de ministre de la Défense pour Hervé Morin.
Mais ce nouveau parti et ses élus n'avaient pas droit aux financements publics des partis. En effet, pour recevoir ces subventions, un parti doit présenter plus de 50 candidats aux élections législatives, qui doivent réaliser plus de 1 % des voix. Si ces conditions sont remplies, chaque voix donne droit à une subvention annuelle de l'ordre actuellement de 1,66 euro pour le parti et ensuite chaque élu donne aussi droit à quelque 44 400 euros de subvention annuelle.
En juin, le Nouveau Centre n'a pas rempli la première condition de 50 candidats recueillant au moins 1 % des voix. Mais par chance, les textes sur le financement public des partis politiques permettent aux formations d'Outre-mer de recevoir des financements publics dès lors qu'elles présentent au moins un candidat aux législatives recueillant plus de 1 % des voix.
Or une petite formation, Fetia Api, ayant obtenu en juin dernier 1,1 % des suffrages exprimés dans les deux circonscriptions de Polynésie française, a donc eu droit à un financement public, mais à aucune subvention au titre des élus puisqu'elle n'en a pas. Qu'à cela ne tienne, les 21 députés et quelques sénateurs du Nouveau Centre ont donc annoncé leur adhésion à Fetia Api ! Cela permettra le versement annuel de plus de 900 000 euros de subventions publiques, au titre d'élus appartenant maintenant à ce parti polynésien !
La manoeuvre étant légale, les dirigeants du Nouveau Centre ont signé une convention avec Fetia Api : 900 000 euros pour le Nouveau Centre et un pourboire de 30 000 euros pour Fetia Api.
Magouiller plus pour gagner plus, voilà le nouveau slogan des amis politiques de Sarkozy.