Hausse annoncée des prix alimentaires : À quand une hausse des salaires dans les mêmes proportions ?02/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2057.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse annoncée des prix alimentaires : À quand une hausse des salaires dans les mêmes proportions ?

En guise d'étrennes, de nouvelles hausses de prix ont été annoncées dans l'agroalimentaire pour l'année 2008 : hausse importante prévue pour la viande de boeuf (sans que le montant ait été précisé), au moins 10 % de plus pour la volaille, autant pour les conserves Bonduelle, de 5 à 10 % pour les produits laitiers, de 6 à 8 % pour la baguette de pain ou la bière, etc., la liste est loin d'être close.

Et pourtant, au cours de l'année passée, des industriels de l'agroalimentaire comme Danone ou Lactalys, qui avaient déjà augmenté leurs prix d'environ 15 %, n'avaient pas attendu pour répercuter sur les consommateurs la hausse du prix des carburants et des matières premières agricoles. Mais ce ne sont pas les seuls. En un an, les prix des produits alimentaires ont connu une hausse de 3,1 %, bien plus que les augmentations des salaires - quand il y en a eu - des allocations ou des pensions !

Le journal Le Nouvel Observateur a publié le 13 décembre un rapport montrant l'évolution des prix de 280 produits alimentaires, d'entretien ou d'hygiène les plus vendus en grande surface entre 2004 (c'est-à-dire bien après le passage à l'euro) et 2007. En moyenne, ils ont augmenté de 11 %, soit le double de l'inflation officiellement reconnue, et bien plus encore pour des produits de base tels que les produits laitiers, les steaks hachés surgelés, l'huile, les pâtes, les biscuits ou les conserves.

" Le pétrole a augmenté, les céréales coûtent plus cher, il n'y a pas assez de vaches laitières... ", les industriels invoquent toutes sortes de raisons pour justifier que leurs prix de vente grimpent en flèche. La seule qu'ils ne mettent pas en avant est qu'ils veulent garder, si ce n'est accroître, leur confortable marge bénéficiaire.

Toutes ces hausses pèsent d'autant plus dans le budget des travailleurs et des plus pauvres qu'elles touchent des produits de première nécessité, et qu'elles s'ajoutent aux dépenses indispensables pour se loger, se chauffer ou se déplacer, qui augmentent elles aussi, dans des proportions bien pires encore.

Avec les salaires et les pensions actuels, il devient de plus en plus difficile à une grande partie de la population de boucler son budget. En proposant comme seule solution aux salariés de travailler plus pour augmenter leurs revenus, le gouvernement ne demande aucun effort aux patrons mais les encourage au contraire à continuer à verser de bas salaires. Et il leur montre par ailleurs l'exemple en refusant d'accorder aux fonctionnaires une hausse de leurs salaires au moins égale à l'inflation.

Pour augmenter leur pouvoir d'achat, les travailleurs devront imposer au patronat une hausse de tous les salaires, retraites et allocations.

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