Le 22 décembre, Sarkozy a fait une visite éclair en Afghanistan. Il a assuré au président Hamid Karzaï que le gouvernement français maintiendrait sa présence militaire et même qu'il la renforcerait.

Depuis la chute du gouvernement des talibans en 2001, l'OTAN maintient sur place des troupes importantes : on compte aujourd'hui 40 000 hommes, de trente-six pays différents, qui s'ajoutent aux 20 000 soldats américains. Cette année, la guerre au centre et au sud du pays a causé 6 000 morts. Le week-end des 22 et 23 décembre, plus de vingt personnes ont été tuées. Les soldats français sont aujourd'hui au nombre de 1 900 et quatorze d'entre eux sont morts depuis 2001.

En avril 2007, Sarkozy candidat avait évoqué le retrait des troupes en déclarant : " La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne semble pas décisive. " En septembre 2007, le gouvernement décidait pourtant de redéployer en Afghanistan six avions basés au Tadjikistan et d'envoyer 150 instructeurs supplémentaires. Aujourd'hui, il parle de renforcer " la présence de ceux qui encadrent l'armée afghane ".

Il faut dire que, depuis quelque temps, Bush a battu le rappel parmi ses alliés et fait remarquer qu'en Afghanistan les troupes françaises se tenaient prudemment autour de Kaboul, la région la moins exposée. Sans trop s'engager sur l'importance des renforts, Sarkozy a montré qu'il avait compris le message en affirmant que " deux choses extrêmement importantes " se jouaient dans le pays : " la guerre contre le terrorisme et la solidité des accords entre alliés ".

Apparemment, la " guerre contre le terrorisme " n'est pas une réussite. Quant à la " solidité des accords entre alliés ", on ne voit pas quel rapport elle a avec les intérêts de la population afghane.