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- Lutte ouvrière n°2056
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Editorial
Pour que 2008 voie le monde du travail mettre un coup d'arrêt à la régression sociale !
Pour le monde du travail, le bilan de l'année 2007 est largement négatif. Le tandem Sarkozy-Fillon a poursuivi en l'aggravant la politique de régression sociale qui avait été celle des gouvernements précédents. Deux décisions symbolisent ses choix : d'un côté le " paquet fiscal ", ce cadeau de 15 milliards d'euros fait dès le mois de juillet aux contribuables les plus riches du pays, qui n'avaient pas besoin de cela pour vivre dans l'opulence, de l'autre la décision de n'augmenter les pensions de retraite que de 1,1 % en 2008, alors que selon l'indice officiel du coût de la vie (qui sous-estime pourtant la réalité), celui-ci aurait augmenté de 1,6 % en un an.
Le bilan des réformes Balladur, Raffarin et Fillon (sans que la parenthèse de cinq ans de gouvernement Jospin n'y ait changé quoi que ce soit), c'est d'obliger les salariés à travailler plus longtemps, pour partir en retraite avec des pensions de plus en plus misérables.
Quant aux salariés en activité, le bilan pour eux n'est pas plus favorable. Les salaires stagnent alors que les prix s'envolent. Le chômage ne diminue que dans les statistiques. Les charges de travail s'accroissent, les conditions de travail se détériorent, au fur et à mesure que les licenciements et les suppressions d'emplois se multiplient. Le travail précaire ne cesse de progresser. Tout cela pour permettre au grand patronat d'augmenter encore et toujours ses profits.
Le système de santé, dont on nous dit sans cesse qu'il est le meilleur du monde, ne cesse de se dégrader. Diminution des remboursements, franchises en tous genres, hausse des tarifs des mutuelles, hôpitaux manquant dramatiquement de moyens et de personnels, une fraction croissante de la population n'a plus la possibilité de se soigner correctement.
Et la situation est la même dans tous les services publics, parce que le gouvernement préfère utiliser l'argent des impôts à faire des cadeaux à une petite minorité de privilégiés plutôt que d'assurer un fonctionnement correct de tout ce qui est nécessaire à la population.
Mais cette évolution n'est pas une fatalité. La classe ouvrière a les moyens d'imposer un changement de politique. Quand le patronat, le gouvernement, les grands moyens d'information à leur service dénoncent des grévistes en les accusant de prendre le pays en otage, ils reconnaissent du même coup que sans les cheminots les trains ne roulent pas, que sans les travailleurs d'Air France les avions ne volent pas. Et c'est vrai dans toutes les branches d'activité. On pourrait sans problème se passer des actionnaires. Mais, sans les ouvriers, les usines ne tournent pas, sans les employés de banque ou d'assurance, tout le système financier est bloqué. En un mot, sans les travailleurs toute l'économie est paralysée. C'est cela la force du monde du travail.
Cette force, le gouvernement comme le patronat la craignent. On l'a bien vu pendant les grèves de novembre, où les ministres qui proclamaient qu'ils ne négocieraient pas tant que le mouvement continuerait ont dû bien vite remettre leurs rodomontades dans leurs poches, et ouvrir des négociations avec des dirigeants de confédérations syndicales qui n'en demandaient malheureusement pas plus pour appeler à la " suspension ", c'est-à-dire à l'arrêt, des grèves.
Eh bien, si nous voulons que l'année 2008 soit une bonne année pour les salariés, ce n'est que par la voie de la lutte que nous pourrons y arriver, que par une contre-offensive d'ensemble des travailleurs, pour des objectifs qui soient communs à tous, ceux du privé comme ceux du secteur public, les employés comme les ouvriers : l'amélioration du pouvoir d'achat, le refus de la dégradation des conditions de vie et de travail.