Le gouvernement et le logement social : Mettre les uns dehors pour loger les autres !19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement et le logement social : Mettre les uns dehors pour loger les autres !

" Je ne veux plus d'une situation où les plus pauvres n'accèdent pas aux logements sociaux et sont rejetés vers des habitats précaires, parce que ceux qui occupent les logements sociaux peuvent y demeurer à vie, quelle que soit l'évolution de leurs revenus " a déclaré Sarkozy. La solution qu'il propose donc pour résoudre la crise du logement, c'est que, dans les habitations HLM, ceux qui connaissent une amélioration de leurs revenus dégagent la place pour plus pauvres qu'eux.

Tenter de désigner comme responsable de la crise du logement social, la minorité - officiellement 7 % - des locataires HLM dont les revenus dépassent les plafonds de ressources correspondant à un appartement HLM, voilà encore un bel assaut de démagogie.

Il est vrai que Sarkozy ne connaît sans doute de la situation dans les HLM que ce qu'il y a appris chez ses amis du RPR. Ceux-ci n'hésitaient pas, à l'époque où Chirac puis Tibéri étaient à la mairie, à faire attribuer à leurs copains des logements luxueux relevant de l'OPAC, l'office HLM de la Ville de Paris. Ils les faisaient alors bénéficier y compris de ristournes sur le loyer. Juppé l'avait fait par exemple au profit de son fiston. Le Canard Enchaîné vient de révéler que le directeur de cabinet de Christine Boutin, Jean-Paul Bolufen, habite depuis 1981 un appartement prestigieux de 190 m² alloué à un prix modique par la Ville de Paris. Le même s'était indigné, il y a quelque temps sur France Culture, à l'exemple de Sarkozy, contre les gens qui " abusent " des HLM !

Sarkozy ne sait peut-être pas non plus que les locataires dont les revenus dépassent le seuil qui leur donne droit à un HLM payent un " surloyer ", sauf dans les cas de certaines cités difficiles où, " mixité sociale " oblige, ils en sont exonérés. Tout comme il doit ignorer que régulièrement, les locataires ont des comptes à rendre sur l'évolution de leurs revenus.

La minorité qui paie un surloyer n'est d'ailleurs pas riche pour autant mais, le plus souvent, elle reste en HLM parce qu'elle n'a pas les moyens d'aller ailleurs en payant un loyer plus cher, voire en achetant un autre logement.

Les HLM n'ont pas été conçues pour être des cités de " transit " et il faut toute la démagogie du gouvernement pour insinuer que ceux qui n'ont pas accès à ces logements devraient s'en prendre à ceux qui en ont un, présentés comme des privilégiés ayant bénéficié abusivement d'un avantage. Avec ce genre d'annonce, Sarkozy peut inquiéter les locataires. Mais il ne réglera pas le problème qui résulte d'un manque dramatique de logements face aux demandes en attente, estimées entre un et deux millions.

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