Comme les années précédentes, les membres de l'association Solidarité Défense sont autorisés par le gouvernement à circuler dans les écoles primaires pour demander aux enfants d'apporter leur solidarité, sous forme de dessins pour Noël, aux 13 000 militaires en opérations extérieures au Tchad, en Afghanistan ou en Côte-d'Ivoire. Le président de cette association est l'amiral Jacques Lanxade, ancien responsable militaire de l'opération Turquoise au Rwanda.

À la demande du ministre de la Défense, son compère à l'Éducation nationale recommande aux recteurs et inspecteurs d'académie de " réserver le meilleur accueil aux personnes de cette association qui se présenteront dans les écoles publiques ", ajoutant : " Cette association contribue au maintien des liens entre la Nation et son Armée. Et dans la mesure où les enseignants l'acceptent, ne pas hésiter à aller dans les classes expliquer aux enfants ce que font les soldats français ".

Expliquer quoi ? La vérité sur les soutiens qu'apportent les militaires français aux dictatures en Afrique ? Les responsabilités de l'armée française, par exemple dans le génocide au Rwanda en 1994 ? Bien sûr que non ! Comme l'écrit l'un des recteurs, il s'agit d'aller raconter aux petits enfants " que nos soldats se battent pour la liberté et la paix dans le monde, mais aussi pour notre sécurité ".

Heureusement, la plupart des enseignants mettent, quant à eux, ces directives directement à la poubelle et refusent de colporter de telles balivernes.