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Dans les entreprises
Transports : Le gouvernement supprime les chèques déplacement
Quelques mois à peine après que le précédent gouvernement, celui de Villepin, l'a mis en place, Fillon a décidé de supprimer un dispositif qui permettait un remboursement des frais, bien maigre il est vrai, de déplacement des salariés.
Le chèque déplacement, ou chèque transport, est une revendication des associations d'usagers. Il s'agirait de faire financer par les employeurs une partie au moins des frais de déplacement de leurs salariés - ce qui ne serait que justice dans la mesure où un salarié qui habite à 30 km de son lieu de travail dépense aujourd'hui une centaine d'euros d'essence par mois, soit 10 % d'un smic !
Jusqu'à 2007, sauf accords particuliers dans certaines entreprises, un dispositif global de remboursement n'existait qu'en Île-de-France, où, depuis 1982, les employeurs sont tenus de rembourser la moitié des dépenses de transport en commun de leurs salariés. D'autres agglomérations, comme Chambéry ou Grenoble, ont pris des initiatives similaires, au volontariat, comme la loi les y autorise.
Au début de cette année, le gouvernement Villepin avait choisi un dispositif parmi d'autres, car ce chèque déplacement pourrait prendre plusieurs formes. Certaines associations réclament un dispositif similaire à celui des " chèques restaurants ", c'est-à-dire un ticket représentant une somme nette que le salarié pourrait utiliser pour payer aussi bien son essence que ses cartes d'abonnement aux transports collectifs. D'autres réclament une somme forfaitaire directement versée sur la feuille de paye. Des associations préoccupées d'environnement, enfin, préconisent que ce chèque ne puisse pas servir à rembourser l'essence, pour ne pas encourager les travailleurs à prendre leur voiture - ces écologistes faisant comme souvent semblant d'ignorer que l'insuffisance du réseau de transport, dans bien des endroits, ne laisse pas vraiment le choix aux salariés.
Le principe et les modalités du " chèque transport " avaient été adoptés par décret en mars 2007. Rien de bien hardi puisque le montant du remboursement maximal autorisé pour l'essence était fixé à 100 euros... par an ! Et bien entendu, ce choix n'était pas sans contrepartie pour les patrons puisque les sommes dépensées étaient entièrement exonérées de cotisations sociales - à charge pour l'État de " compenser " une fois de plus s'il " n'oubliait " comme c'est souvent le cas -, ce manque à gagner pour la Sécu.
Mais apparemment, ce peu étant encore trop, le gouvernement vient de reculer et discrètement a annoncé qu'il renonçait à la mise en place du dispositif.
Ce n'est pourtant pas pour leur plaisir que les salariés doivent supporter des trajets de plus en plus longs et de plus en plus coûteux, pour se rendre à leur travail.