À Renault Flins, les travailleurs de l'équipe de nuit des Presses, des Échappements et de l'Injection Plastique se sont mis en grève vendredi 7 décembre toute la nuit. Il faut dire que la veille, un travailleur des Presses s'était vu, sans la moindre explication, signifier son retour en équipe 2x8 début janvier, avec à la clé une lourde perte de salaire.

En tout, une trentaine de travailleurs étaient visés par ce retour en équipe de jour.

La direction pensait peut-être qu'en attaquant les ouvriers les uns après les autres son plan passerait comme une lettre à la poste ! Manque de chance pour tout ce beau monde déjà parti en week-end, la production a été complètement paralysée.

Le chef du personnel du département a dû revenir précipitamment à l'usine vers 23 heures. Il a tenté de s'en sortir en proposant de recevoir une délégation, mais devant le refus des grévistes, il est venu s'expliquer devant tout le monde. Incapable de fournir la moindre garantie quant au maintien du salaire lors du passage en 2x8, il en a été pour ses frais : la grève a continué.

Lundi soir, changement de ton. Alors que l'équipe de nuit d'une des deux lignes de TGP (Très Grosses Presses) allait s'arrêter, les chefs annoncèrent qu'il n'y aurait aucun ouvrier muté en 2x8. D'autres solutions étaient envisagées par la direction : prêts momentanés en 2x8 de personnel, pose de " congés collectifs ", etc.

Bref, sur trente travailleurs qui devaient passer en 2x8, les dix-huit travailleurs des Presses sont maintenus en équipe de nuit et de ce fait n'auront pas de baisse de salaire. Ce qui était impossible la veille est devenu subitement possible.

En ce qui concerne les douze autres travailleurs, la direction était également plus réceptive et envisageait des garanties financières supérieures à ce que prévoient les accords Renault.

Les grévistes restent mobilisés, bien convaincus que c'est leur grève unanime qui a aidé la direction à réfléchir !