Justice : Longue vie judiciaire à l'ex-président Chirac !13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Justice : Longue vie judiciaire à l'ex-président Chirac !

Chirac a donc été mis en examen pour " détournement de fonds publics ". Alors qu'il était maire de la capitale, il est suspecté d'avoir fait embaucher, entre 1986 et 1995, des dizaines, 35 peut-être, voire davantage, de " chargés de mission " dont les activités réelles n'ont pas eu grand-chose à voir avec les intérêts de la vie municipale : par exemple, ce chauffeur recruté pour conduire un ancien sénateur qui n'avait aucune fonction au sein de la mairie de Paris. Mais quand il s'agissait de proches " de femmes et d'hommes de qualité ayant des compétences nécessaires mais traversant une période difficile " selon ses propres termes, la générosité de Chirac était sans limites. D'autant qu'il s'agissait de l'argent de la collectivité.

L'utilisation illégale de fonds publics à des usages privés est scandaleuse mais elle est de règle dans les cercles du pouvoir politique, comme au sein du monde des affaires. Nombre de notables de la politique confondent leurs biens personnels et l'argent public.

Les responsables de ces " scandales " considèrent que les lois ne sont pas faites pour eux. D'autant que les poursuites judiciaires sont rares. Celles débouchant sur un procès sont plus rares encore, et les condamnations exceptionnelles. Et il faut vraiment un concours malheureux de circonstances pour que l'un d'entre eux finisse par avoir à répondre à la justice.

L'affaire des " chargés de mission de la ville de Paris " traîne depuis des années, d'autant que Chirac était devenu intouchable, protégé par l'immunité présidentielle.

Le juge qui instruit cette affaire déclare vouloir entendre notre homme qui vient de fêter ses 75 ans, de façon séparée sur chacun des 35 contrats litigieux. À ce train-là, à raison d'une comparution tous les six mois, cela nous mènerait jusqu'en 2024.

Dans ce long marathon judiciaire, on se demande qui, de la justice ou de l'ex-président de la République, abandonnera le premier.

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