Budget de l'outre-mer : Tout pour arroser le patronat13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Budget de l'outre-mer : Tout pour arroser le patronat

Dans le projet de budget 2008 que Sarkozy a voulu " baser sur la valorisation du travail pour créer de la richesse et de l'activité ", la mission Outre-mer se partage entre deux programmes, avec 58 % pour l'emploi et 42 % pour les conditions de vie outre-mer. Le ministère de l'Outre-mer gérera 3,49 milliards d'euros, tandis que celui de l'Économie, des Finances et de l'Emploi aura à sa disposition 158 millions " consacrés aux aides directes à l'embauche des publics les plus éloignés de l'emploi ".

C'est en fait un budget en stagnation que le gouvernement a présenté. Les sommes quasi identiques versées en 2006 et en 2007 n'ont pas résolu les problèmes de l'emploi, du logement, de la précarité dans le travail. Elles ne les résoudront pas plus aujourd'hui, d'autant que, pour une grande part, elles vont dans les poches des patrons.

Le gouvernement a ainsi annoncé une baisse drastique d'environ 20 à 25 millions d'euros des crédits dédiés au financement des " contrats aidés " (CAE, CEC, contrats d'avenir, CIA, Cirma). Plusieurs centaines de contrats ne pourront donc plus être financés et ce sont autant de salariés qui perdront leur emploi.

Pour se justifier, le gouvernement explique qu'il a décidé de réorienter ses aides vers le " secteur marchand " pour aider les employeurs privés à embaucher. Sur le budget de l'outre-mer, 867 millions seront destinés aux exonérations de cotisations patronales qui augmenteront, elles, de 6 % par rapport à 2007, creusant d'autant le déficit de la caisse locale de la Sécurité sociale.

Malgré ce nouveau pont d'or offert par le gouvernement au patronat, rien ne garantit que celui-ci embauchera. Cela fait des années que les gouvernements accordent aux patrons des exonérations de cotisations sociales et le chômage touche toujours par exemple 30 % des travailleurs à la Réunion. Par contre, il est certain que l'argent utilisé jusqu'alors par l'État pour assurer un maigre revenu à quelques centaines d'ex-chômeurs va passer dans les poches de patrons qui n'en ont nullement besoin.

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