Logement : Une réforme bien limitée07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Une réforme bien limitée

Sarkozy a proposé qu'à partir du 1er janvier 2008, la révision annuelle des loyers ne soit plus indexée sur l'indice du coût de la construction mais sur celui de l'inflation. Intox volontaire ou déclaration à la va-vite, il semble ignorer que, depuis le 1er janvier 2006, l'augmentation des loyers n'est plus calculée en fonction de la variation du coût de la construction mais d'un indice plus favorable aux locataires. Cet " indice de référence des loyers " (IRL) est composé à 60 % de l'indice des prix à la consommation, à 20 % de l'indice du coût de la construction et à 20 % de l'indice des prix des travaux d'entretien.

Le fait est qu'au deuxième trimestre 2007, l'indice du coût de la construction progressait de 5,05 %, l'IRL de 2,76 % alors que l'indice des prix à la consommation affiche une augmentation de 1,8 % entre octobre 2006 et octobre 2007. La diminution de la hausse, avec le nouveau mode de calcul, ne serait donc que de 1 %. Pas de quoi faire la fête pour les locataires dont les salaires progressent de toute façon bien moins vite que l'inflation.

La portée de cette réforme est de toute façon limitée puisqu'elle ne concernera pas les augmentations appliquées par les propriétaires à l'occasion d'une nouvelle location. Ces derniers ne se privent pas de réviser leurs loyers à la hausse à chaque changement de locataire, en fonction tout simplement de ce qu'ils réussissent à imposer.

Reste la proposition de limiter le dépôt de garantie à un mois et de remplacer la caution par un fonds public de mutualisation des risques. Ses modalités de financement restent à définir, mais la préoccupation du gouvernement est claire : avant tout garantir les intérêts des propriétaires.

Ce n'est pas cela qui améliorera le pouvoir d'achat des locataires, ni qui résoudra la crise du logement. Pour que les loyers ne soient pas entraînés par la spirale de la spéculation immobilière, il faudrait d'abord et surtout construire massivement des logements à loyers accessibles. Or, dans ce domaine, non seulement les projets gouvernementaux sont très en dessous des besoins, mais il y a encore loin des paroles aux actes.

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