- Accueil
- Lutte ouvrière n°2053
- Ford Vsévolojsk : Saint-Pétersbourg " Notre vote, c'est la grève "
Dans le monde
Ford Vsévolojsk : Saint-Pétersbourg " Notre vote, c'est la grève "
À la veille du scrutin russe, l'un des principaux journaux populaires de Russie, la Komsomolskaïa Pravda, titrait : " Une nouvelle vague de grèves en Russie a-t-elle commencé avec celle de Ford ? "
Au moment où nous écrivons, les travailleurs de Ford Vsévolojsk, près de Saint-Pétersbourg, en étaient à leur deuxième semaine de grève pour des augmentations de salaire, mais aussi contre la discipline imposée par l'encadrement. Une nouvelle fois, car ces derniers mois les ouvriers de Ford Russie ont fréquemment défrayé la chronique des luttes sociales, même si les médias ne leur accordent que bien peu de place.
Contrairement aux mensonges de la presse russe quand elle " découvre " la situation des travailleurs, les ouvriers de Ford Vsévolojsk, même employés par une usine " moderne ", sont loin de toucher des salaires mirobolants. Celui des monteurs, par exemple, tourne autour de 600 dollars (420 euros) par mois, pas loin du salaire moyen d'un professionnel dans l'industrie tel qu'il a été calculé officiellement à l'échelle du pays : 552 dollars. Les promesses de la direction, notamment de porter le salaire moyen en 2008 à l'équivalent de 650 dollars, n'ont pas fait reculer les grévistes : de 300, au début de la grève, ils sont passés à 700 et continuent à réclamer un salaire " occidental " de 1 500 dollars, pour une usine qui se vante justement de respecter des standards " occidentaux ".
Aux portes de Ford, en réponse aux accusations de certains médias comme du pouvoir, les grévistes ont affiché des pancartes proclamant : " Notre choix, c'est la grève " (un jeu de mots sur " choix " et " vote " qui se disent de la même façon en russe) ou " Faire grève n'est pas de l'extrémisme - accusation portée par le pouvoir contre tout ce qui bouge -, c'est exercer notre droit ! "
En tout cas, ce droit, d'autres travailleurs le mettent en oeuvre en ce moment. Ces jours-ci, les postiers de Saint-Pétersbourg se préparaient à la grève, ceux de GOuP TEK (secteur de l'énergie) faisaient grève, le 28 novembre un préavis de grève nationale était lancé dans les chemins de fer tandis que les dockers de Saint-Pétersbourg, principal port du pays, en étaient à leur seconde semaine de grève.