ADDSEA du Doubs : Quand la loi donne tort au patron, il pense qu'il faut la changer07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ADDSEA du Doubs : Quand la loi donne tort au patron, il pense qu'il faut la changer

Les salariés de l'ADDSEA du Doubs (Association départementale de sauvegarde de l'enfance à l'adulte, structure de droit privé du secteur médico-social, 500 salariés) bataillent depuis sept ans pour une réduction du temps de travail. La direction, en effet, considérait qu'avec les congés conventionnels auxquels les salariés ont droit depuis 1966, les travailleurs étaient déjà quasiment aux 35 heures. Seulement, au printemps dernier, la Cour de cassation a confirmé le jugement du tribunal des prud'hommes : la direction doit donc verser aux salariés le passif, correspondant à quatre heures supplémentaires par semaine sur cinq ans.

Malgré deux journées de grève suivies, la direction persiste à ne rien entendre. À propos de la possibilité pour des salariés de récupérer ce qu'on leur doit, il évoque " qu'il faudra vivre plus de vingt ans à l'ADDSEA pour récupérer l'ensemble du passif en congés ". Les créations de postes prévues sont dans de nombreux établissements inférieures au temps dégagé par la réduction du temps de travail, ce qui confirme la ligne de " réduction du temps de travail par les gains de productivité "...

Surtout, les travailleurs de l'ADDSEA ont appris que le directeur général s'était rendu au ministère du Travail, accompagné de députés locaux, pour parler d'une réforme de la convention collective ! Arguant que la pénibilité du travail qui justifiait les congés conventionnels dits " trimestriels " en 1966 ne serait plus d'actualité, il voudrait s'attaquer aux droits de l'ensemble des travailleurs du secteur social et médico-social. Une décision de justice donnant raison aux travailleurs, ce patron pense qu'il faut changer la loi !

Le 30 novembre, 200 salariés de l'ADDSEA, réunis en assemblée générale, ont ajouté à leurs revendications celle de la démission du président et du directeur général. L'ensemble des élus du personnel a décidé de démissionner face à l'impossibilité de toute discussion avec l'employeur, et une nouvelle journée de grève a été prévue pour le 7 décembre, en appelant les autres salariés du secteur social et médico-social à les rejoindre pour une manifestation à Besançon.

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