RATP : La fin de la grève dans les bus et le métro parisiens28/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2052.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : La fin de la grève dans les bus et le métro parisiens

À la RATP, la plupart des grévistes ont repris le travail le vendredi 23 novembre. Jusqu'à ce jour, la grève était restée forte au métro, où très peu de rames circulaient. La veille, le jeudi 22 novembre à 8 h 15, la direction annonçait elle-même un trafic encore quasi nul sur le RER A, le RER B étant quant à lui fermé. Sur le réseau Bus, il y avait toujours en moyenne 40 % de grévistes.

C'est dire que lorsque les négociations débutèrent à la RATP, le mercredi 21 novembre, la grève était encore puissante et ce malgré la volte-face de Thibaut acceptant les négociations par entreprise et l'annonce d'un calendrier de négociations interminables devant durer un mois. Bien que les directions syndicales trouvèrent là des aspects positifs, ce n'était pas le cas pour les agents les plus résolus qui, eux, sentaient bien que le lâchage du mouvement était déjà décidé et programmé.

C'est d'ailleurs pour exprimer ce sentiment qu'à l'ouverture des discussions, de nombreux grévistes se sont invités à la maison de la RATP. Il y avait là des militants de SUD, de FO, de la CGT (qui était loin d'avoir fait le plein), et surtout des centaines de grévistes derrière les banderoles de diverses assemblées générales, venus réaffirmer leur volonté de voir le plan Sarkozy-Fillon retiré et de rester aux 37,5 annuités. Ils entendaient dire aussi leur refus du calcul de la pension sur les prix plutôt que sur les salaires comme c'est le cas actuellement, ainsi que leur refus des décotes et d'un double statut qui pénaliserait les futurs embauchés.

La reprise s'est donc faite avec de l'amertume et même de la colère envers les directions syndicales promptes à se réunir autour du tapis vert alors même que la direction et le gouvernement continuaient à affirmer qu'il n'était pas question de revenir sur les 40 annuités et sur les décotes.

Les agents qui s'étaient à plusieurs reprises réunis dans les assemblées mises en place par des grévistes de l'Ouest parisien, ont décidé pour leur part de continuer la grève jusqu'au samedi 24 novembre à 5 h 15, fiers de ce qu'ils avaient accompli. Depuis le début du mouvement, ils ont tenté d'organiser les grévistes de façon la plus démocratique possible, afin qu'ils puissent contrôler leur grève au mieux et se prémunir contre les retournements prévisibles des directions syndicales.

Pendant dix jours les grévistes ont tenu tête à leur direction et au gouvernement, gagnant le respect de tous. Ils n'ont pas obtenu satisfaction mais ont montré leur capacité de réaction et si, au travers de leur lutte, d'autres travailleurs se sont reconnus, peut-être ont-ils alors posé des jalons pour un futur mouvement de l'ensemble du monde du travail.

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