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Leur société
Pour enrayer la baisse du pouvoir d'achat, il faut augmenter les salaires !
Selon un sondage publié dimanche 25 novembre, 65 % de la population estime que son pouvoir d'achat a baissé au cours des douze derniers mois : les hausses de prix des produits de consommation courante se font d'autant plus sentir sur le budget des ménages que les salaires et les pensions stagnent. Face à cette réalité, le gouvernement n'ose même plus avancer des chiffres, prétendant qu'il ne s'agirait que d'une impression. Pourtant, avant que Sarkozy ne s'exprime sur ce sujet, il a dit vouloir " explorer des pistes " destinées à augmenter le pouvoir d'achat.
Quelles pistes ? Le Premier ministre, Fillon, a annoncé d'emblée la couleur en disant qu'" il n'y a pas d'argent ". Les cadeaux fiscaux aux privilégiés et les dégrèvements de cotisations sociales au patronat ont en effet accentué le déficit de l'État et, entre faire des cadeaux à une minorité de riches et augmenter le salaire des fonctionnaires, le gouvernement a déjà tranché, en faveur des premiers.
D'autres mesures seraient envisagées, nous dit-on, telles qu'une modération des prix des frais bancaires ou de la téléphonie mobile. Encore faudrait-il que les banques ou les compagnies de téléphone soient d'accord, elles qui ne cessent d'inventer des combines pour taxer leurs clients. Et à supposer qu'elles acceptent, ces baisses sur les factures seraient de toute façon marginales et ne pèseraient pas lourd face à la hausse des produits pétroliers ou alimentaires.
Le gouvernement parle aussi d'autoriser le déblocage anticipé des fonds de participation des salariés à l'entreprise, de plafonner le prix de certaines énergies, de discuter avec les gros de la distribution pour leur demander plus de transparence ou de faire des réformes " structurelles " afin de lutter contre le chômage, ce qui a le mérite à la fois d'être vague et de renvoyer l'échéance à plus tard. On évoque aussi la possibilité de " faire sauter le verrou des 35 heures " ou " d'aller plus loin dans le rachat des RTT ", c'est-à-dire revenir sur la baisse du temps de travail. Cela pourrait se traduire une fois de plus par des avantages fiscaux plus importants pour les entreprises qui proposeraient des heures supplémentaires. Quant aux salariés, à condition que leur employeur leur offre cette possibilité, ce qui est loin d'être le cas, ils y gagneraient avant tout plus de pénibilité et de fatigue au travail.
Il n'y a peut-être pas d'argent dans les caisses de l'État, mais il y en a dans celles du patronat, à en juger par les bénéfices affichés par les grosses entreprises. Et la première mesure à prendre pour augmenter le pouvoir d'achat de la population laborieuse serait de se servir dans ces caisses pour imposer une augmentation générale des salaires.