Réussite scolaire : " Diviser par trois l'échec scolaire " Sans augmenter les effectifs ? Impossible !15/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2050.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réussite scolaire : " Diviser par trois l'échec scolaire " Sans augmenter les effectifs ? Impossible !

Darcos, le ministre de l'Éducation, qui n'avait pas pris la peine de discuter préalablement avec les syndicats enseignants de la suppression de l'école primaire le samedi matin, veut s'entendre avec eux sur les modalités d'application de cette mesure. Libérés d'enseignement le samedi, les enseignants du primaire seront redevables de deux heures de cours devant les élèves, à effectuer à un autre moment. À cette occasion, Darcos a affiché son intention de " diviser par trois l'échec scolaire " à l'issue de l'école primaire. Rien moins !

D'après le rapport du Haut conseil de l'éducation paru en août dernier, 40 % des élèves entrant au collège ne maîtrisent pas complètement la lecture et 15 % des élèves seraient en grande difficulté. Quant aux redoublements, à son arrivée en sixième, près d'un élève sur cinq a déjà redoublé au moins une classe. Cette proportion est particulièrement importante parmi les enfants de chômeurs et d'ouvriers.

Darcos prétend lutter contre ces redoublements dont l'efficacité est contestée par nombre de spécialistes en pédagogie. Mais ce n'est pas parce que l'on fera passer les enfants dans la classe supérieure que leurs difficultés seront réglées pour autant. Elles risquent de demeurer, aggravées même, jusqu'à leur entrée au collège. De la même façon, s'en prendre aux programmes actuels comme le fait le ministre risque d'être tout aussi inopérant.

Darcos propose que les deux heures dues par les enseignants soient utilisées pour offrir chaque soir des cours de soutien aux élèves les plus fragiles, voire les faire participer à des stages de remise à niveau durant les vacances scolaires. En fait, il ne rendra aux élèves que les heures perdues par la suppression de l'école le samedi matin. On est loin de l'objectif affiché : " Donner plus à ceux qui ont moins ".

Pour appâter les syndicats, Darcos ne récuse pas le principe " plus de maîtres que de classes " que ces organisations défendent pour l'enseignement primaire, de façon qu'en plus des maîtres s'occupant d'une classe, un ou plusieurs autres soient disponibles pour l'aide aux élèves. " Le principe pourra être retenu " a-t-il déclaré. Il est d'ailleurs en partie appliqué, mais dans certains quartiers, les difficultés des enfants sont telles que les effectifs insuffisants de ces réseaux d'aide aux élèves sont incapables de faire face aux besoins.

En ne voulant pas augmenter les moyens, l'échec scolaire dénoncé par Darcos a malheureusement encore de beaux jours devant lui. Car on ne peut pas annoncer la suppression de 11 200 postes de fonctionnaires à la rentrée 2008, ou vouloir ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux alors même que le nombre d'enfants scolarisés doit augmenter, et combattre l'échec scolaire.

Pour compenser les handicaps dus aux difficultés matérielles de leurs familles, les enfants dont la scolarité est difficile devraient pouvoir bénéficier dès la maternelle, puis à l'école primaire, en petits groupes, des conditions d'apprentissage les plus favorables. Ce qui signifie que l'on améliore l'encadrement scolaire, pas qu'on le réduise. Tout le contraire de ce que fait le gouvernement dans lequel siège Darcos.

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