Le 24 octobre au lycée Eugène-Hénaff de Bagnolet, jour de l'inauguration des nouveaux bâtiments, la presque totalité du personnel TOS (technique et ouvriers de service) était en grève pour réclamer des embauches.

La coupe était vraiment pleine depuis la rentrée de septembre. Alors que la superficie du lycée a presque doublé, alors que l'on prévoit en trois ans de passer de 450 élèves à plus de 1 000 élèves, rien n'a été prévu par la Région pour l'entretien de nouvelles surfaces et la restauration des nouveaux demi-pensionnaires. Rien n'a été voté au budget 2007, alors que dans le même temps plus de 30 millions d'euros ont été débloqués pour la réhabilitation du lycée. Pire, la situation s'est dégradée pour le personnel : un poste en cuisine n'est pas pourvu depuis un an, un congé maladie n'est pas remplacé depuis septembre et trois collègues en CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) devraient nous quitter avant la fin de l'année 2007.

Les TOS ont bien tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises depuis la rentrée, une pétition a même été massivement signée par l'ensemble des personnels : en effet le manque d'effectifs se répercute sur les conditions de travail et l'ambiance dans tout le lycée, le temps d'attente à la cantine a considérablement augmenté pour les élèves, provoquant retards en cours, énervements et bousculades. Mais tout cela sans résultat. Ce n'est qu'après la menace d'une grève le jour de l'inauguration que, deux jours avant celle-ci, un responsable régional s'est enfin déplacé. Il a reconnu que le lycée était sous-doté et qu'il fallait créer deux postes supplémentaires, mais sur le budget 2008. Il s'engageait aussi à ce que les postes non pourvus soient occupés le plus vite possible, ce qui était la moindre des choses, et proposait un poste provisoire. Mais ces propositions ne compensaient qu'à peine les pertes liées à la fin des CAE.

La grève a donc été votée pour le jour de l'inauguration, et ce jour-là, les agents TOS en grève, des personnels de vie scolaire et des enseignants solidaires ont accueilli Huchon et sa délégation avec des banderoles exprimant leurs revendications. Dans le lycée on se souviendra longtemps de cette cérémonie du ruban prenant des allures de manifestation ! Quant au président de la région Ile-de-France, il a ainsi mesuré sur place le ras-le-bol du personnel. Au retour des vacances de Toussaint, on a appris que finalement la région renouvelle les trois CAE. À ce jour, le compte n'y est pas encore, mais tout le monde peut constater que sans la mobilisation et la grève, on n'aurait rien vu venir !