Au beau milieu du dernier Grand Jury RTL, le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, a cru bon d'émailler sa plate intervention sur l'école d'une image laborieuse. Guère plus délicat que son prédécesseur Allègre, alors ministre du gouvernement Jospin, qui, prônant une politique d'économies, prescrivait en 1997 de " dégraisser le mammouth ", Darcos a comparé l'école à un " sumo ". Il s'agirait là aussi de faire maigrir ce dernier, jusqu'à en faire un " athlète ", réputé plus musclé.

Citant un rapport selon lequel seuls 15 % des élèves du primaire maîtrisent correctement la langue à l'entrée au collège, Darcos a fustigé les syndicats qui " revendiquent toujours plus de moyens ". À quoi bon, commente-t-il sournoisement, puisque la France se situe sur ce critère dans les derniers de la classe des Européens, " même après la Bulgarie ", un comble, pour Darcos.

La mise en oeuvre de la suppression des cours du samedi est repoussée à la fin de l'année 2007, mais les suppressions de classes, de postes de professeurs, d'assistantes maternelles, d'options et de dédoublements dans les collèges et les lycées, sont bel et bien en route.

Darcos a montré qu'il maîtrise, lui, parfaitement la métaphore à deux sous. Quant au sumo, si sumo il y a, il saura bien pousser le ministre hors du cercle.