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- Lutte ouvrière n°2048
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Dans les entreprises
La Barre-Thomas - Rennes : Licenciements de la honte !
Dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dont le principal objectif est de diminuer les effectifs, la direction de l'usine de la Barre-Thomas (qui produit essentiellement des pièces en caoutchouc pour PSA) engage en ce moment la seconde phase de son plan qui consiste à s'attaquer à la main-d'oeuvre directe, les ouvriers de production.
Avant fin octobre, elle devait annoncer à 40 d'entre nous qu'ils seraient licenciés. Jeudi 25 et vendredi 26 octobre, elle a commencé par prévenir 18 d'entre nous qu'ils n'avaient plus leur place à leur poste.
Voulant s'y prendre en douce, les chefs avaient pour consigne d'aller chercher un par un les ouvriers concernés. Pour l'essentiel, ceux qui sont visés ont plus de 40 ans et beaucoup ont de gros handicaps et sont usés par les difficultés de la vie. Il s'agit pour la direction d'éliminer les moins productifs, en se moquant des conséquences humaines de ses actes.
La violence de ces choix a été ressentie comme une humiliation révoltante, au point que la hiérarchie a cru bon de retenir à l'infirmerie trois des ouvriers concernés. Dans un secteur, l'atelier G9, le jeudi 25 octobre, elle n'a pas réussi à faire ses mauvais coups sans réaction et à chaque désignation d'un licenciable, c'est tous les ouvriers de l'atelier qui ont débrayé pour accompagner leur camarade. Il n'était pas question pour eux, après tant d'années passées ensemble, de laisser partir un camarade sans rien faire.
L'encadrement n'a pas pu s'opposer à ce mouvement de fraternité ouvrière. C'est donc tous ensemble que les travailleurs ont rejoint le rassemblement organisé par les syndicats aux portes de l'entreprise. Parmi les licenciables, il y a aussi un militant de la CGT, délégué du personnel connu pour son activité et sa volonté d'organiser la résistance aux mauvais coups de la direction.
Dans leurs discours, les patrons parlent de l'entreprise comme d'une grande famille. Dans les faits, ils démontrent à longueur de temps qu'ils ne se soucient que des ordres que leur donnent les actionnaires, et cette fois ils ont démontré qu'ils se servaient de leur plan de " sauvegarde " des emplois pour essayer d'éliminer ceux qui les gênent. La réaction dans un atelier pourrait être suivie d'autres actions de riposte tant ces licenciements sont abjects et provoquent l'indignation de tout le personnel.