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- Lutte ouvrière n°2048
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Leur société
" Immigration choisie " : Pour le seul profit des patrons.
Après avoir fait voter la loi limitant le regroupement familial et l'amendement sur l'ADN, Hortefeux met maintenant la dernière touche à ce que Sarkozy a appelé " l'immigration choisie ". Le gouvernement vient de lister les métiers pour lesquels les patrons disent manquer de main-d'oeuvre et dont l'accès sera facilité pour des travailleurs étrangers. Ce qui n'est d'ailleurs pas une nouveauté comme voudrait le faire croire le gouvernement, les patrons ayant toujours choisi de faire venir des travailleurs immigrés pour répondre aux besoins de leurs entreprises.
Deux listes de métiers ont été dressées. La première concerne les travailleurs étrangers citoyens des nouveaux pays membres de l'Union européenne - les pays de l'Est - et comprend 152 métiers " peu qualifiés ", comme cuisinier, serveur ou saisonnier agricole. La seconde, où figurent les étrangers non européens, comprend trente professions pour des branches qui ont besoin de diplômés de l'enseignement supérieur, des informaticiens, des conducteurs de travaux ou des géomètres, entre autres.
Ces mesures permettront peut-être à quelques milliers de travailleurs étrangers de trouver du travail en France, provisoirement, pendant une période qui correspond aux besoins de l'employeur. Ceux-ci disposeront d'une main-d'oeuvre corvéable à merci, obligée le plus souvent d'accepter des salaires misérables et des horaires de travail fous, comme par exemple dans la restauration et l'hôtellerie. Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie se félicite même qu'en " faisant venir des étrangers, cela va créer une émulation. Il y aura plus de concurrence, ce qui se traduira par plus de chiffre d'affaires pour les employeurs ". Voilà ce qu'on appelle parler vrai, ce que ces patrons de l'hôtellerie ne font pas quand ils se plaignent du manque de main-d'oeuvre, alors qu'ils en sont les seuls responsables, en payant des salaires de misère et en faisant travailler dans des conditions indignes.
Avec la venue de travailleurs étrangers en fonction des besoins du marché, comme si c'étaient des marchandises, les patrons peuvent compter sur un gouvernement aux ordres pour mettre à leur disposition les travailleurs dont ils ont besoin, à leurs conditions et à leur prix.