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- Lutte ouvrière n°2048
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Dans les entreprises
IBM - La Gaude (Alpes-Maritimes) : Non à la vente à la découpe du personnel !
Jeudi 25 octobre au matin, à l'appel de tous les syndicats, les travailleurs d'IBM La Gaude ont débrayé pour s'opposer à la décision de vendre le service NSD (Network Service Delivery) à AT&T, le géant américain de la téléphonie, qui a créé une filiale spécialement pour l'occasion. Pour cette vente, les actionnaires d'IBM toucheront entre 60 et 80 millions d'euros.
Nous étions près de 200 à sortir, ce qui fait plus du tiers des effectifs présents et bien plus que le personnel directement concerné. Sur ce site de La Gaude, dans les Alpes-Maritimes, IBM emploie environ 550 salariés, principalement des ingénieurs.
Depuis plusieurs semaines, la direction avait annoncé sa décision de vendre ce service, avec les 79 salariés qui y travaillent, dont 23 à La Gaude. Les sites de Montpellier, Lyon ainsi que ceux de la région parisienne sont également concernés et ont aussi débrayé.
Ce n'est pas la première fois qu'IBM filialise des secteurs, les réintègre quelques années plus tard, vend des services entiers avec le personnel. Nous en gardons de mauvais souvenirs. À Montpellier en 1993, IBM avait créé une filiale, la DSIE, pour reclasser 47 salariés, filiale dont la vie fut si courte que les Prud'hommes avaient demandé la réintégration des salariés chez IBM en avril 1999, dénonçant " des informations truquées et partielles " et " des manoeuvres délibérées ". De même, il y a deux ans, 40 salariés de La Gaude avaient été transférés à la société AMCC à Sophia Antipolis, qui avait rapidement déposé son bilan et cessé toute activité à Sophia. Seule notre mobilisation avait permis la réintégration de nos collègues sur le site.
Tout cela explique notre refus de ce projet, d'autant plus qu'AT&T France, une petite société de 150 salariés, vient de supprimer plus de 30 % de ses effectifs !
Le directeur du personnel est descendu nous dire qu'il était absolument dans la légalité. Peut-être, mais que ce soit légalement ou pas, nous ne voulons être ni mutés ni transférés, car nous ne sommes pas du tout sûrs de ce que nous réserve la suite. Nous n'avons aucune garantie sur la pérennité des emplois chez AT&T, ni aucune garantie de reprise par IBM en cas d'échec.
Depuis, la direction, dont la procédure n'était pas si légale que cela, s'est mise en conformité avec la loi en présentant le projet au CCE, mais lundi 29 octobre l'ambiance était toujours aussi déterminée : nous ne voulons pas des plans de la direction !