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- Lutte ouvrière n°2045
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RATP : Les agents acquis à la grève.
Le 28 septembre, à la RATP, les syndicats CGT, CFDT, FO, Indépendants et CFTC ont appelé ensemble à la journée de grève du 18 octobre, rejoints par SUD-RATP et le SAT conducteurs (UNSA), qui devraient appeler eux à une grève illimitée. Le SAT des agents stations se prononce, lui, contre la grève.
À une semaine du 18 octobre, l'idée de la grève au réseau ferré est bien installée. Elle devrait être massive et bien suivie. Dans les secteurs où les travailleurs sont isolés, comme en station, il est toujours nécessaire que les militants expliquent la réforme : le système des décotes, qui lorsqu'elles seront complètement actives, peuvent diminuer la pension de 25 % ; l'indexation des pensions sur l'indice des prix et non plus sur les salaires (d'après la CGT, cette seule mesure a fait perdre, depuis 1993, 20 % de leur pension aux retraités) ; la perte pour les femmes des bonifications pour les enfants ; et bien sûr le passage de 37,5 annuités à 40 annuités pour pouvoir partir au maximum de la pension.
En tout cas, direction et gouvernement sont inquiets. Des conducteurs ont été contactés par un organisme de sondage, ou du moins par des gens qui se présentent comme tel, pour les interroger sur la grève du 18 octobre. Très vite, les questions ont porté sur leur attitude en tant que futurs grévistes, s'ils feront pression sur les autres, etc. Ce qui a mis la puce à l'oreille des " sondés ", c'est que les " sondeurs " avaient leur téléphone personnel et semblaient connaître ceux qu'ils interrogeaient, du moins leur profession.
Par ailleurs quelques cadres ont bien essayé des petites pressions, en évoquant par exemple les nouvelles dispositions du droit de grève qui ne s'appliqueront qu'en janvier 2008, comme par exemple le fait de devoir se déclarer gréviste 48 heures à l'avance... Mais ces petites mesquineries n'ont eu pour effet que de conforter les hésitants !
Par contre, de nombreux agents de maîtrise déclarent qu'ils seront eux aussi dans la grève.
Alors, pour le 18 octobre, l'affaire semble entendue... Mais après ? Il est évident qu'une journée ne suffira pas à faire reculer le gouvernement. Seulement, à la RATP, les hésitations à s'engager dans une grève plus longue sont importantes, d'autant qu'en 2003 la direction avait retiré les jours de repos inclus dans la grève, au prétexte d'un préavis illimité.
La grève du 18 octobre promet d'être suivie mais avec sans doute encore beaucoup d'illusions et d'espérances chez certains sur le fait que des avancées puissent être obtenues par les négociations avant la casse du régime des retraites qui aboutirait à une baisse importante des pensions futures.