Quand le Medef veut licencier à l'amiable.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand le Medef veut licencier à l'amiable.

Les patrons discutent actuellement avec les syndicats dans le cadre des négociations sur " la modernisation du marché du travail ". Mais en fait de modernisation, c'est à une régression totale pour les salariés que le Medef voudrait aboutir.

Le 5 octobre, la délégation patronale conduite par Denis Gautier-Sauvagnac, celui mis en cause dans l'affaire de retraits douteux en liquide de 10 à 15 millions d'euros de l'UIMM qu'il dirige, a précisé comment elle entendait " moderniser ".

Le projet patronal veut instaurer la " séparabilité " appelée encore " rupture d'un commun accord des deux parties ". Laurence Parisot avait comparé le contrat de travail au contrat de mariage, expliquant dans cette comparaison osée que " le travail comme l'amour est précaire ". Et d'ajouter qu'elle souhaitait un système équivalant au divorce à l'amiable. D'après le Medef, le salarié n'y perdrait rien, puisqu'il continuerait à bénéficier d'une indemnité équivalant à l'indemnité de licenciement actuelle et aux allocations chômage.

Le seul changement, dit-il, mais il est de taille, est que le salarié ne pourrait plus contester la décision devant la justice, passé un délai de rétractation très court de 15 jours. Un peu comme si, dans un divorce " à l'amiable ", l'avis de l'un des deux partenaires prévalait systématiquement sans que l'autre puisse rien y faire. Les patrons, pas gênés, ont expliqué qu'il fallait en finir avec ce qu'ils appellent " l'incertitude juridique " qui existait, pour eux, en matière de licenciement, qu'ils présentent comme un frein à l'embauche, prétextant que 26 % des licenciements autres qu'économiques sont contestés par les salariés devant les tribunaux et qu'ils représentent 90 % des affaires traitées aux Prud'hommes. Comme si ce qui les empêcherait d'embaucher, c'est de ne pas pouvoir licencier comme ils veulent.

Maryse Dumas, dirigeante de la CGT, a dénoncé la volonté du Medef de faire disparaître les faibles protections contre le licenciement. C'est effectivement ce qui est en jeu car le projet patronal, c'est purement et simplement la possibilité de licencier quand ils veulent, qui ils veulent, avec le minimum de formalités et quasiment plus aucune contrainte.

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